Marceau
La maison était silencieuse. Marceau avait posé une semaine de vacances, et après ce désastreux dimanche, il était rentré avec Adèle directement chez ses parents.
Il était trois heures du matin. Il n'avait pas fermé l'œil, tournant et retournant dans sa tête les événements catastrophiques du mariage, mariage à cause duquel ils n'étaient pas partis en Angleterre, au moment où il avait pourtant enfin un peu de temps devant lui. Ce soir, il le regrettait.
Adèle. Claire et son père. Son père et Isa qui, comme d'habitude, n'avaient exprimé aucune opinion suite à la dispute de l'après midi entre Adèle et Geneviève.
Marceau se glissa doucement hors du lit en prenant garde de ne pas faire bouger la couette pour ne pas réveiller Adèle et marcha à tâtons jusqu’à la porte, se faisant aussi léger que possible sur les lattes du plancher. Il expira doucement lorsqu’il atteignit les escaliers du palier. Elle ne s'était pas réveillée. Il descendit dans la cuisine, traversa le salon et atteignit l’entrée principale.
La vieille sacoche en cuir de son père était là, pendue au portemanteau. Il la fouilla délicatement. Rien. Il attrapa le vieux duffle-coat élimé. Rien. Il avisa la polaire que Richard mettait toujours pour traîner dans le jardin. À travers le tissu, il sentit le téléphone et dézippa la poche intérieure. Victoire. Marceau hésita un instant. Il connaissait le code PIN, ses parents utilisaient le même et unique code pour tout, du mot de passe de l’ordinateur au cadenas qui fermait le portail du jardin en passant par l’accès au compte Netflix.
Et puis merde. 9649. Comme prévu, le portable se déverrouilla. Marceau entra dans le répertoire et fit défiler les noms un à un. Rien. Aucune LECONTE Claire. Journal d'appels vide. Son père était loin d'être un idiot.
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