Isabelle avait entendu des cris. Elle s’était levée précipitamment de sa chaise et avait couru jusqu’au bureau, où elle s'était retrouvée face à une scène apocalyptique.

En larmes, Marceau empêchait Adèle d’accéder à l’ordinateur. Cette dernière hurlait des insanités en anglais et lui frappait le dos. Choquée, Isabelle avait en vain tenté de s’interposer entre son beau-fils, dont la peine lui crevait le cœur, et une Adèle étrangement hystérique. Elle avait tiré de toutes ses forces sur le bras de Marceau mais il était beaucoup plus fort qu’elle et cela lui avait pris de longues secondes avant de pouvoir le dégager et laisser le champ libre à Adèle. Elle avait entraîné Marceau dans la cuisine et forcé à s'asseoir sur une chaise.

La tête entre les mains, il pleurait de rage. Isabelle avait senti son cœur se serrer. Elle avait essayé de le faire parler, lui demandant ce qui n’allait pas mais il était resté hermétique, silencieux. Elle s'était dirigée vers l'évier, avait attrapé un verre sur l’étagère et l'avait rempli d’eau fraîche. Boire l'avait un peu calmé. Elle était restée assise de longues minutes près de lui, caressant son dos sans rien dire. Puis il s'était levé, et sans même lui jeter un regard, était monté dans sa chambre.