9 - Baise-moi
Baise-moi !
Ordonna sans détour la jeune demoiselle,
Dans sa robe aux couleurs du vorace magma,
D'un murmure à l'oreille, grondement d'une Etna
Sur le point d'engloutir la ferveur de mon zèle.
Baise-moi !
Répéta la luxure incarnée,
Esquissant un pivot avec maestria,
Legs des séides de l'aléa,
Gage de vêture infortunée.
Baise-moi !
Ou le cri de l'envie
À combler sans report
Maintenant sur le bord
Du trône de la vie !
Baise-moi !
Et la danse,
Torse à dos,
L'oeil mi-clos,
Recommence !
Apparaissent les plis
Et les traîtres soupirs,
Les tissus en martyrs
Observent le brûlis.
Car nous sommes les maîtres du feu
Et qu'importe l'endroit, la seconde,
D'un claquement de doigt, nous innondent
Les brasiers de notre propre dieu.
Délivrance des peaux, toiles de nos stigmates,
Tout s'arrête soudain quand déferle une paix
Que menacent toujours les pulsions autocrates,
Destin des baise-moi dans l'oreille échappés.
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