Chapitre 4

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 Jordan et Jenny s’étirèrent, peau contre peau, dans une ambiance torride nappée d’une humidité plaisante. Le couple, maintenant formé, avait passé une nuit agitée pour se réconforter de la peur de cet hôtel, voyager l’un contre l’autre et passer un moment inoubliable.

 Jenny embrassa tendrement Jordan à la suite d’un sourire incontrôlable.

 — Tu as bien dormi mon chéri ? demanda-t-elle les cheveux dans tous les sens.

 — Oh tu me donnes déjà un surnom ? rigola Jordan. Mais sinon oui, j’ai bien récupéré.

 Ils se regardèrent en se dévorant des yeux puis, Jenny dévia de ses yeux en se souvenant de quelque chose. Elle vérifia l’heure sur son téléphone, qui n’avait presque plus de batterie et qui affichait neuf heures quarante-deux.

 — Déjà !

 Elle montra son téléphone à Jordan qui ne cacha pas son étonnement.

 — On ferait mieux de se dépêcher avant que les autres ne se doutent de quelque chose.

 Ils se rhabillèrent et sortirent de leur chambre.

 — Mais… qu’est-ce qu’on fait là ! s’étonna Jenny.

 — Alors là, je suis paumé. On a changé de chambre cette nuit ? Je ne m’en rappelle pas…

 Ils ne se retrouvèrent non pas dans le couloir, mais à gauche d’un escalier qui menait vers le noir complet. Il n’y avait qu’une porte en face de la leur. Un mur signifiant la fin de l’hôtel était à quelques mètres environ de leur chambre vers leur gauche.

 — Je n’y comprends plus rien. J’ai peur.

 Une larme perla le long des joues de Jenny et Jordan en profita pour arrêter sa course avec son pouce tout en caressant ses joues humides.

 — Ne t’inquiètes pas, il y a une explication à tout ça. Je t’aime tu sais, il ne t’arrivera rien tant que je serai là. Je ne le permettrai pas.

 Elle l’embrassa comme un remerciement et sa tristesse fut remplacée par de l’amour. Un amour fou.

 — Je vais voir s’il y a quelqu’un dans la chambre d’en face. Ne bouge pas.

 — Fait attention à toi.

 Pour se donner du courage, Jordan, de ses yeux bleus, fixa la porte comme s’il essayait d’y voir à travers et, en remontant le col de sa veste en cuir, cogna de trois coups secs. Aucune réponse. Il réitéra sa manœuvre. Toujours rien. Il décida d’ouvrir la porte et eut pour vision le néant ainsi qu’une odeur malsaine et putride de chaleur.

 — L’aération ce n’est pas leur fort dans ce manoir !

 Jenny, qui l’avait rejoint et qui s’était remise de ses émotions, esquissa un sourire avant de rigoler à cette blague stupide.

 Un cri perçant venu du plus profond des escaliers venait les faire sursauter leur enlevant instantanément leurs grimaces.

 — C’était quoi ça ? demanda Jenny en s’agrippant au bras de Jordan.

 — Je ne sais pas mais ça ne sent pas bon. Allons-nous réfugier dans la chambre.

 Ils tentèrent de fermer le loquet mais, s’aperçurent qu’il se situait à l’extérieur de la porte et non à l’intérieur.

 — Ce n’est pas grave on va passer par la fenê…

 — Il n’y en pas ! cria Jenny.

 — Ce n’est pas possible, chaque chambre doit disposer d’au moins une fenêtre !

 La panique se lisait sur leurs visages tandis que le cri se rapprochait d’eux à une vitesse folle.

 — On va devoir se défendre avec ce qu’on peut !

 Jordan prit la lampe de chevet en cuivre posée sur le guéridon en bois à côte du lit et se mit en position de défense derrière la porte close. Alors qu’il attendait, suant sur son front et crispé à l’idée de ne pas savoir l’origine de cette cacophonie, un autre cri se manifesta. Mais celui-ci n’était pas inconnu.

 — Sam ! cria Jenny.

 Le brouhaha s’arrêta devant la porte et, un choc raide s’entendit derrière cette dernière. À peine eurent-ils tourné la poignée qu’une odeur infâme se glissa dans leurs narines. Toujours en position de combat, ils se faufilèrent d’une traite, prêts à toute éventualité, à l’extérieur de leur chambre. Ils inspectèrent la personne allongée par terre ou, en tout cas, la personne qui était dans cette carcasse vivante autrefois. Le corps du défunt gisait dans une telle marre de sang verte et noir que Jenny en fut effrayée. Il ressemblait à un zombie. La chandelle avec laquelle Sam venait de se battre était recouverte de substance mitigée de même couleur que le sang du mort. Je croyais qu’elle allait tomber dans les pommes.

 — Comment est-ce possible ? Ça n’existe que dans les films ces créatures.

 Sam répondit sèchement à Jordan :

 — Je crois que cet hôtel, ou plutôt cette ruine, est un gros film. Tu vas devoir faire face à ce que tu ne crois pas et commencer à imaginer l’improbable, parce que ce qui vit ici n’est pas humain…

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