« Si tu quittes cette salle de réunion, je te jure que je te vole ta petite culotte ».

Je hausse les sourcils. Il plaisante, j’espère. Je vais me gêner ! J’évite de croiser son regard. Je me lève et quitte la salle sans un bruit.

J’ai un coup de chaud en traversant le couloir menant à mon service. Je ne devrais pas songer à tout cela ici. Ce n’est pas convenable. Ce n’est pas professionnel. Je passe à mon bureau déposer les dossiers et mon téléphone. Ma to-do-list indique que j’ai encore du travail aux archives. Je soupire en me dirigeant vers la salle. Je déteste travailler seule dans cet endroit exigu et mal éclairé. Une chance que je ne sois pas claustrophobe.

Alors que je cherche les documents dont j’ai besoin entre deux rangées d’étagères, j’entends la porte s’ouvrir et se refermer. Je fronce les sourcils, un pressentiment au creux du ventre. Pressentiment confirmé lorsque j’aperçois sa silhouette à l’entrée du rayon où je me trouve.

Il ne dit rien. Il m’observe silencieusement. Comme un prédateur avec une proie. Je sens mes cheveux se hérisser.

- Ah non, lâché-je malgré moi, brusquement affolée.

- Comment ça ? fait-il, surpris.

- Je ne suis pas ta soumise ici, dis-je en secouant la tête.

- Pardon ?

La noirceur de son regard me cloue sur place. Il s’avance vers moi. Je recule, dos au mur. Je baisse les yeux.

- Tu peux répéter ? J’ai mal entendu je crois.

Je déglutis.

- Je ne suis pas ta soumise, répété-je d’une toute petite voix. Pas au travail. Pas ici…

- Ton insolence dépasse toutes les limites aujourd’hui ! réplique-t-il sèchement en plaquant ses deux mains contre le mur de chaque côté de mon visage.

Je me mords les lèvres, mortifiée. Et brusquement excitée. La proximité de son corps et son autorité m’affolent. Sa bouche se colle contre mon oreille.

- Tu es à moi, souffle-t-il. Ici ou ailleurs, aucune différence. Tu m’appartiens. Je peux faire de toi ce que je veux. Y compris te baiser dans cette pièce sur le champ, si je le désire. Est-ce que c’est bien compris ?

- Oui Monsieur.

Je n’ai pas hésité une seule seconde dans ma réponse. C’est trop tard. J’ai basculé en mode soumise. Je suis trop excitée. Je perds le contrôle.

Il saisit mon menton entre ses doigts. Mon cœur cogne dans ma poitrine.

- Regarde-moi.

Je lève les yeux et je plonge dans son regard noir. Je pourrais me noyer dans la profondeur de ses pupilles dilatées par l’excitation. Mon cœur bat à tout rompre.

- Tu m’as énervé, gronde-t-il sourdement. Tu m’as défié. Je te jure que si j’avais le temps je te punirais sévèrement.

Incapable de soutenir plus longtemps son regard, je baisse de nouveau les yeux. Il soupire. Il recule d’un pas et porte les mains à son cou pour dénouer sa cravate. Lorsque c’est chose faite, il la fait claquer une fois dans l’air et je sursaute.

- Tourne-toi, ordonne-t-il. Face au mur. Mains dans le dos.

[A suivre]