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 Le chef observa la carcasse du robot à ses pieds avant de rejoindre Herma. Elle s'était déjà mise à courir, pistolet à la main, pour surprendre le plus rapidement leurs agresseurs. Mais personne ne savait combien ils étaient, ni où.

 Il traversa le couloir et passa à travers deux portes. Il entra dans une salle étrange dont les parois étaient couvertes de verre. Il vit Herma, la tête collée contre une des trois portes de la salle. Une fois arrivé à côté d'elle, il lui rappela :

 — Il ne faut plus qu'on se sépare comme ça, en partant chacun de son côté. C'est trop dangereux, et puis imagine que...

 — Chut ! Tais-toi ! dit-elle brusquement en chuchotant.

 — Ne me parle pas comme ça. Dois-je te rappeler que je suis ton supérieur ?

 — Putain Niels, arrête ! Ils sont juste derrière !
Niels comprit son erreur et sortit un juron ainsi que son arme.

 — Qu'attends-tu ? Ouvre-la porte, qu'on les démonte, ces fumiers !

 — J'essaye de savoir combien ils sont. J'entends trois voix différentes pour l'instant mais impossible de savoir s'ils sont plus.

 — Attends bouge pas, je vais chercher les autres.

 — Ne fais pas ça. C'est trop tard, et puis ils ne seront d'aucune utilité. Bon, j'ouvre.

 Soudain un coup de feu. Tous deux se retournèrent, puis se regardèrent. Niels chuchota vivement :

 — Ça provient de là où sont partis Milla et Myrmid !

 — Tant pis ! Les pirates ici ont dû l'entendre également. Planque-toi derrière la porte, on pourra les prendre à revers.

 Ça ne manqua pas ; à peine eurent-ils le temps de se dissimuler que la fermeture métallique s'ouvrit, laissant sortir trois humains avec des habits similaires à ceux qu'ils avaient volés dans l'armurerie. Herma et Niels braquèrent leurs armes dans leurs dos et crièrent pour les intimider.

 — Ne bougez pas si vous ne voulez pas être transpercés par vos propres armes !

 Un des trois pirates essaya de se retourner pour voir les visages de leurs adversaires. Herma était vigilante et hurla encore plus fort :

 — Toi le braconnier, ne fait pas un mouvement de plus ou je t'explose la cervelle, compris ?

 — B... Braconnier ? demanda-t-il. Je ne comprends pas de quoi vous parlez madame. Nous ne...

 — Oh que si tu as très bien compris salopard ! Maintenant vous allez tous m'écoutez bien attentivement !

 Herma prenait un malin plaisir à jouer la dure et à donner des ordres à des êtres plus vulnérables qu'elle. Son corps svelte était grand et élancé, les muscles de ses cuisses et de ses bras étaient plus entraînés encore que ceux de Niels. C'était la plus agile du groupe, la plus rapide. Elle maîtrisait les arts martiaux mieux que quiconque dans l'équipage et ses aptitudes servaient à rendre crédible son incroyable arrogance et son narcissisme. Elle adorait avoir le dessus, que ce soit en combat ou même dans de simples conversations. Niels savait cela. Il craignait qu'elle ne se délecte de ce sentiment de puissance et qu'elle ne fasse durer les choses, ce qui les empêcherait d'aider ses deux autres camarades au plus vite. Mais il ne pouvait l'interrompre, sinon les trois forbans détecteraient une faille et prendraient le dessus. Cependant il remarqua qu'ils ne portaient aucune arme. Herma continua, avec une voix encore plus effrayante, révélant son envie de domination :


 — D'abord vous allez mettre lentement vos bras derrière la tête. J'ai dit lentement ! cria-t-elle en levant un peu plus son fusil. Un seul geste brusque et je me ferai un plaisir de vous désintégrer bande de cloportes ! Bien ! Ensuite vous allez vous mettre gentiment à genoux, puis vous poserez votre tête sur le sol. Dites de suite « Oui maîtresse » si vous voulez pouvoir poursuivre votre pathétique existence !

 La femme au milieu le dit en premier. Niels percevait sa terreur et les gouttes de sueur sur son front, malgré le fait qu'elle soit de dos. Les deux autres hommes suivirent. Leurs voix tremblaient. Ils étaient terrifiés, et Niels avait presque pitié d'eux et de ce que leur faisait subir sa coéquipière. Cela ne semblait pas grand-chose en apparence, mais c'était suffisamment évocateur de ce dont Herma était capable. À tout moment elle pourrait perdre le contrôle.

 — Parfait ! Ce sont de gentils toutous ça ! Vous vouliez mettre un terme à nos vies et nous exploiter, à mon tour ! Maintenant je vais prendre vos armes. Où sont-elles ?

 — Ils n'en ont pas Herma, précisa Niels d'un ton calme. Ils ont dû les laisser à l'armurerie.

 — Mais ouais bien sûr ! Vous avez intérêt de me dire si vous en cachez quelque part sur vous sinon vous savez bien que je prendrais un pied monumental à vous déchirer la peau et à voir gicler votre putain de sang sur moi !

 Niels n'avait jamais remarqué qu'elle était sadique à ce point. Et jamais elle ne s'était exprimé en ces termes. Ses pupilles étaient fortement dilatées, son regard indiquait sa folie comme évidente. Elle ne clignait même plus des yeux et son iris vibrait à un rythme épileptique. Sa mâchoire crissait et elle montrait les dents. Elle ne faisait pas semblant pour intimider ses trois adversaires. Niels avait peur pour sa santé mentale. Il n'osa pas lui demander d'arrêter avant qu'elle n’ait eu ce qu'elle voulait. Les pauvres ont déjà l'air traumatisés, se disait-il. Il se rappela ensuite que ce sont ces mêmes personnes qui voulaient les tuer pour ensuite revendre leurs corps et leurs organes à des contrebandiers, alors il les regarda avec mépris et laissa la sadique poursuivre son discours de rage, néanmoins prêt à intervenir en cas de dérapage.

 — Alors bande de sac à foutre ! Répondez-moi !

 — On n'a pas d'armes sur nous ! cria un homme avec supplice.

 — Vous me prenez vraiment pour une débutante hein... Rampez jusqu'au coin au fond et déshabillez-vous. ALLEZ ! Faites pas vos pudiques si la survie est une chose qui vous parle !


 Ils s'exécutèrent lentement, à la fois pressés et essayant de ne pas faire de faux mouvements. Niels compris la gravité de la situation. Pendant qu'ils avançaient sur le sol, les mains derrière la tête, il leur demanda :

 — Avant de vous laisser tranquilles avec ma douce amie, dites-moi combien vous êtes sur ce vaisseau et où sont vos collègues.

 — On est quatre, dit la femme, sanglotant. Le dernier est parti de l'autre côté en repérage. Mais nous ne comprenons rien !

 — Comment ça ?

 — Elle dit qu'on veut vous tuer, pas du tout, ce n’est pas notre objectif.

 — Bon écoutez, peu importe, et montrez-vous coopératifs avec elle.

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