Chapitre 3
Chapitre 3
Alors que nous nous présentons, j'apprends que le garçon costaud s'appelle Hugo, et qu'il est à Sainte Marthe depuis la 6ème, tout comme Léonor et la jeune fille rousse. Elle s'appelle Elvira, un nom que je trouve charmant. Il n'y a que le garçon blond, Louis, qui est arrivé à Sainte Marthe en Seconde.
– Vous êtes tous en Première B ? demande Léonor à la troupe.
– Pas moi, répond Louis, une pointe de déception inondant son regard bleu azur. Je suis en Première A, j'imagine que c'est à cause de mes spécialités, contrairement à vous, je suis un scientifique, un vrai !
– Tellement scientifique que c'est Google qui fait tes DM de maths, ajoute Léonor.
La discussion démarre sur des banalités, je les écoute parler des vacances des uns et des autres, puis la cloche se fait entendre. Il est 8:15, l'heure d'entrer en classe. Je suis la masse qui se dirige vers la salle de Première B, en espérant trouver une place isolée. Alors que j'avance derrière le groupe, je suis surpris de trouver une salle de classe où les tables sont disposées en U. Notre professeur principal, Monsieur Edgar, un homme bedonnant et d'un certain âge, nous accueille en nous saluant et en nous souhaitant la bienvenue. Léonor attrape mon bras et m'incite à m'asseoir entre elle et Hugo.
La matinée passa très vite aux côtés de mes deux nouvelles connaissances. Face à moi se trouvent d'autres élèves que je ne connais pas encore. Il y a un groupe de quatre garçons qui semblent bien se connaître, deux filles très bavardes, et d'autres encore.
À la récré, Hugo, Léonor, Elvira et moi-même sommes rejoints par Louis. Léonor lui demande :
– Alors Lou, content de ta classe de scientifiques supérieurs ?
– Oh non, j'aurais préféré être avec vous, ils ont l'air beaucoup trop sérieux et déjà stressés par le bac.
Louis paraît déçu mais par chance, certains cours comme l'EPS sont communs aux deux classes de Première lui rappelle Elvira.
– Et comment ça va pour toi Nathan ? dit-il en me regardant droit dans les yeux.
– Euh pour le moment je suis content, je me sens bien, ça me change de ma précédente école qui était immense.
– Ça n'est pas trop dur d'avoir quitté tes amis de là-bas ? demande Elvira.
– Je n'avais pas vraiment d'amis à Canterbury, j'étais un peu seul, dis-je sans réfléchir.
Je sens que mes nouvelles connaissances me regardent avec une certaine pitié, je dois passer pour un pauvre type. J'aurais dû me taire ou mentir. Mais non, j'ai trop menti à Canterbury, et j'en ai payé le prix.
– Ça ne devait pas être facile, tu verras ici, à peu près tout le monde est sympa, il y a des cons comme partout, mais tant que tu les fréquentes pas tu risques rien, ajoute Louis en souriant.
Je me tais et lui rends son sourire, gêné. Il est charmant quand il sourit, ses yeux pétillent de sincérité et se plissent avec candeur.
La cloche sonne la fin de la récré, c'est l'heure de notre première vraie heure de cours. Hugo lance alors en me regardant :
– Let's go to ze English classroom wiff Mister B !
Sa prononciation exagérément française fait rire mes camarades et parvient même à m'arracher un sourire. Je pense qu'il cherchait à détendre l'atmosphère et à faire oublier ma pitoyable réponse.
– Tu verras, le prof d'anglais c'est un jeune. Il est plutôt cool, mais son nom est tellement compliqué à retenir que tout le monde l'appelle Mister B, ajoute Léonor.
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