Chapitre 11
Chapitre 11
C'est en pleine forme que je me réveille ce matin, je n’ai qu'une idée en tête : relever le défi de Louis. La nuit a été calme et les questions qui m'ont taraudé dernièrement semblent m'avoir laissé un peu de répit.
J'arrive dans les vestiaires déjà vêtu de ma tenue de sport. Je vois que certains garçons chuchotent en me regardant, il me semble même entendre « Pourquoi il fait pas comme tout le monde lui ? ». Je n'y prête pas attention et me dirige dans le gymnase avant même que Louis et Hugo soient habillés. Une fois dans le parc, Louis me dit :
– Celui qui finit les trois tours complets en premier remporte le défi, ça te va ?
Nos camarades nous regardent sans comprendre ce qu'il se passe, et au coup de sifflet nous nous élançons tous.
Au bout du premier tour, nous ne sommes plus qu'une poignée en tête de course. Louis est juste à coté de moi, il court vite.
Le deuxième tour s’achève, Louis et moi-même sommes devant les autres, il me talonne mais j'ai une infime avance sur lui. Je me sens poursuivi par un prédateur pour lequel je n’émettrais aucune résistance s'il venait à me bondir dessus. Mais pourquoi je pense à des trucs pareils ? Je dois commencer à fatiguer, mon cerveau divague.
C'est la dernière ligne droite, je suis en tête et la victoire me semble promise. Je ne suis qu'à quelques dizaines de mètres de la ligne d'arrivée, quand soudainement Louis se retrouve juste à coté de moi, filant avec une aisance déconcertante. Il prend le temps de me faire un clin d’œil, son large sourire plus resplendissant que jamais révèle des dents blanches désireuses de goûter à la victoire. En une fraction de seconde, il m'est passé devant, ses muscles saillants témoignent de l'effort qu'il fournit. Mon regard s'attarde sur son short de course épousant ses formes musclées et légèrement rebondies. La victoire vient de m’échapper. Louis me sourit majestueusement, savourant sa victoire.
Tandis que nous marchons pour récupérer, il me dit :
– Ça fait du bien, bravo, j'ai presque cru que tu allais gagner. On discute de ta sentence dans les vestiaires ?
J'ai l'impression qu'il se moque de moi et qu'il savait dès le début que je ne faisais pas le poids. Je le félicite à mon tour. Étrangement, je redoute et j'ai envie de savoir à quelle sauce je vais être mangé.
Nous nous retrouvons dans les vestiaires, je me change discrètement et rapidement, toujours dans l'ombre d'Hugo. Louis n'est pas là, il discute avec la prof d'EPS. De ce que j'ai compris, ils se connaissent depuis plusieurs années, Madame Vallen a été sa prof quand il était encore dans son ancienne école.
Les vestiaires se vident et il ne reste plus qu'Hugo et moi. Il me demande :
– Ça te dérange pas si j'y vais ? Je dois rendre son classeur de français à Elvira. Louis devrait pas tarder, c'est souvent comme ça quand il cause avec Madame Vallen.
Je lui dis de ne pas s'en faire pour moi, je peux attendre seul. Hugo quitte le gymnase et quelques secondes après, Louis surgit. Il commence à se changer, dos à moi. Tandis qu'il me parle, j'observe assis l'intégralité de son corps. Je trouve son physique harmonieux et agréable à regarder, je ressens à nouveau cette étrange fascination prendre le dessus.
– Tu m'écoutes ou quoi ? dit-il en se retournant.
Je baisse immédiatement les yeux. C'est sûr qu'il m'a vu. Mon cœur palpite et Louis me fait maintenant face. Il reprend :
– Je te disais que, pour ton gage, je voulais que tu répondes à une question que je me pose depuis le premier cours d'EPS.
– Heu oui, dis-je la voix tremblante.
Je n'arriverai pas à mentir s'il me demande ce que je pense de lui.
– Nathan, je voulais savoir …
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