Restés seuls dans le salon, les deux couples s’étudiaient. Des tasses de chocolat chaud fumant furent servies par des lutins. Finalement, la femme se présenta :

— Salut vous ! Moi c’est Liz et voici Raf ! J’ai hâte d’être à demain, ça promet d’être amusant !

L’enthousiasme dans sa voix surpassait presque celui de Chuck, mais paraissait surjoué.

— Ça va être génial ! Je suis Chuck !

Il lui donna un coup de coude dans les côtes.

— Jess… lâcha-t-elle du bout des lèvres. Ils étaient tous beaucoup trop joyeux dans cette pièce…

Se rendaient-ils compte qu’ils étaient en compétition ? Apparemment, oui ! Raf s’en rappelait, car il dit d’une voix sèche :

— Nous allons nous retirer pour nous préparer. Au revoir !

En accord, Liz et lui se levèrent et partirent sans plus leur adresser un regard. Chuck les salua d’un geste de la main étonné.

— Ils n’ont même pas bu leur chocolat…

Jess eut envie de tirer Chuck par le bras et faire de même, mais celui-ci avait l’air de vouloir de traîner. Elle prit son mal en patience se rappelant qu’elle était payée pour faire ça et que c’était un job comme un autre. Sa tasse déjà bien attaquée, il la regardait souriant, de la chantilly dans la barbe.

— Que penses-tu qu’on va apprendre ? Je suis tellement heureux d’être là ! Forcément j’aimerais bien devenir le nouveau père Noël, mais je suis content de rencontrer des personnes qui partagent le même rêve que moi !

Il devait boire trop de chocolat chaud ou un truc du genre ! Ou alors il n’avait jamais affronté de difficultés dans la vie pour être aussi gnangnan.

Elle haussa les épaules.

— J’imagine qu’on va apprendre à jouer le rôle du couple de Noël…

Il grimaça devant son manque d’enthousiasme.

— Tu ne bois pas ton chocolat ? Tu n’aimes pas ?

— Je déteste la chantilly ! déclara-t-elle.

— Quoi ? Mais c’est pas possible ! La chantilly, c’est la vie ! Et sur le chocolat, c’est le paradis !

Cet idiot réussit à lui arracher un sourire.

— Tu n’as qu’à la manger. Mais tu me laisses le chocolat ! le menaça-t-elle.

Son visage s’illumina.

— Je savais que cet endroit viendrait à bout de ta carapace !

Le pauvre, s’il savait ce qu’elle pensait de tout ça…