12 Chuck
Finalement, elle camouflait ses émotions derrière un caractère de cochon. Quand elle souriait, tout son visage s’illuminait, ses yeux bleus pétillaient. Chuck eut envie de capturer cet instant. Lorsqu’il sortit son téléphone de la poche, Jess grimaça.
— Je peux savoir ce que tu fais ?
— Bah… Je voulais te prendre en photo. T’étais tellement jolie !
Elle croisa les bras devant elle.
— Parce que le reste du temps je suis pas jolie ?
Chuck ébouriffa ses cheveux d’un geste nerveux.
— C’est pas ce que je veux dire… Juste d’habitude tu as toujours cette lueur triste dans les yeux que tu essaies de cacher par de la colère…
Jess se leva de sa chaise et s’empressa de ramasser les déchets sur les bureaux.
— Je savais pas que t’étais psy… marmonna-t-elle.
Chuck finit son chocolat, trop conscient qu’il faudrait du temps à la jeune femme pour s’ouvrir davantage. Avec elle quand on avançait d’un pas, on en reculait de trois juste après.
— Habille-toi chaudement, on va être à l’extérieur toute la journée.
Jess ne répondit pas et enfila plusieurs pulls sous sa légère doudoune.
— Tu n’as pas un manteau plus épais ? Tu vas tomber malade avec ça.
— J’ai rien d’autre. J’ai mis plusieurs couches. J’avais pas prévu de travailler en Laponie…
Chuck tressaillit. Il oubliait parfois que, pour elle, ce n’était rien qu’un job.
— Tu peux pas continuer comme ça. Viens.
Il la tira par la main.
— Qu’est-ce qui te prend ?
— On va commencer par t’acheter une doudoune adaptée. J’ai repéré un stand l’autre jour.
Jess retira sa main.
— Non, c’est bon. J’en ai pas besoin.
Les yeux de Chuck s’écarquillèrent. Bien sûr qu’elle le nécessitait ! Les températures atteignaient descendaient parfois jusqu'à -10°. Il mordilla sa lèvre. Elle craignait peut-être le prix.
— Tu en as besoin ! Je vais te la payer, ce sont des dépenses liées à ton travail.
Jess grimaça, ouvrit la bouche puis la referma. Il en profita pour saisir de nouveau sa main.
— Allez, trêve de bavardages ! Sinon, on sera en retard.
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