Céléna se retourna, et là devant elle, se tenait une enfant.

– Que fais-tu là ? lui demanda-t-elle surprise de la retrouver ici.

Elle tourna sur elle-même et constata qu’il n’y avait personne à l’horizon. La fillette ne lui répondit pas. Persévérante, elle essaya à nouveau et la questionna :

– Tu es toute seule ?

La demoiselle la regardait dans les yeux sans dire un mot.

– Où sont tes parents ? Tu t’es perdue ? insista Céléna.

La seule réponse qu’elle obtint, fut un non de la tête.

Peut-être, la comprenait-elle ? Cette belle région était une destination appréciée des touristes du monde entier, était-elle étrangère des terres Écossaises ?

– Est-ce que tu me comprends ? poursuivit-elle.

L’enfant lui répondit oui d’un hochement de la tête.

– Tu as quel âge ?

L’enfant lui montra ses doigts et commença à les déplier pour les compter, elle s’arrêta au quatrième doigt.

– Quatre ans, tu es déjà une grande fille, la complimenta Céléna.

La fillette cligna des yeux pour valider. Céléna l’observait avec attention, elle était peut-être muette tout simplement. Dans tous les cas, il fallait qu’elle l’aide à retrouver ses parents. Sa seule possibilité était de remonter jusqu’au village. Avant de partir, elle posa les dernières pierres pour fermer le petit monument, la petite fille s’assit à côté d’elle et lui tendit une pierre avec de jolis reflets brillants. Céléna la déposa tout en haut.

– Bon allez maintenant, je te raccompagne au village.

Elles partirent main dans la main, l’une et l’autre ne se retournèrent pas, laissant l’endroit retrouver sa paisible solitude. Elles avancèrent prudemment sur le petit chemin qui longeait la colline, elles étaient entourées de moutons qui paissaient en liberté.

L’enfant s’arrêta un instant face à l’océan, elle montrait l’horizon à Céléna, qui l’observait sans trop comprendre ce qu’elle attendait d’elle. La seule chose perceptible, les larmes dans les yeux de l’enfant. Céléna voulait trouver des mots rassurants, pourtant elle ne savait quoi dire. Spontanément, elle la prit dans ses bras comme le faisait sa mère quand elle avait besoin de réconfort.

À ce souvenir, Céléna se sentit envahie d’une vive émotion. Le petit corps de la fillette se mit à trembler et les sanglots reprirent de plus belle. Céléna se trouva désemparée, la petite fille était inconsolable. Elle eut une idée, elle s’assit, la prit sur ses genoux et commença à lui raconter une histoire. Elle parla avec douceur, posa chacun de ses mots, donna un rythme lent pour laisser le temps à la demoiselle de reprendre son souffle.

Au loin, les oiseaux jouaient avec l’écume de l’océan. Une bonne heure s’écoula, il était temps de revenir au point de départ. Dans cette partie de l’île, Céléna n’avait aucun réseau et elle réalisa tout à coup que ses parents devaient eux aussi s’inquiéter de ne pas la trouver là où ils s’étaient donnés rendez-vous.

– Tu veux bien que je te ramène maintenant ? proposa Céléna.

La petite fille lui attrapa la main et refusa d’avancer.