Chapitre 11 : En route pour St Andrews - Partie 2 : lettre échappée. (nouvelle version)
Joseph replongea dans son journal, un sourire collé à ses lèvres. Mike, de son côté, fila en direction du pont pour prendre l’air et profiter des embruns. Allongé sur un transat, face à l’océan, l’air était vivifiant. La traversée était calme, le ferry glissait au fil de l’eau, les oiseaux volaient autour pour guider sa progression. Sous son plaid, il s'assoupit.
L’agitation régnait autour de lui, des petites voix résonnaient dans sa tête. Mike émergea de son rêve, réalisant qu’il n’était pas dans son lit. À ses côtés, les triplés jouaient au ballon sous le regard attentif de leurs parents en grande discussion avec Olivia. Mais quelle heure pouvait-il être ? se demanda tout à coup Mike. Il attrapa son portable, rangé dans son blouson. Le téléphone glissa de ses doigts quand le ballon atterrit sur ses genoux.
– Pardon monsieur ! lui dit un des triplés en récupérant le ballon.
– Pas de soucis mon grand, j’étais juste surpris.
Mike le ramassa et constata avec étonnement qu’il était bientôt huit heures, il n’allait pas tarder à débarquer à Ullapool.
– Ça va mon grand ? demanda Olivia.
– Nous sommes déjà arrivés ? J’ai l’impression que cela fait à peine quelques minutes que nous sommes partis.
– Tu avais l’air de si bien dormir que nous n’avons pas voulu te déranger. Encore une fois, tu avais besoin de sommeil.
– Je me sentais tellement bien, sûrement l’air du large.
– Nous allons regagner la terre ferme, il nous reste encore cinq bonnes heures de voyage, précisa Grandma.
– Une bagatelle sur ces belles routes d’Écosse, ajouta-t-il heureux de pouvoir retrouver des chemins qu’ils avaient déjà empruntés.
Mike attrapa son blouson, au passage une enveloppe tomba sans qu’il s’en aperçoive. Avec Olivia, ils partirent en direction du parcage des véhicules. Pour l’occasion, ils avaient choisi de prendre celle de Mike, plus grande et confortable. Derrière eux, des petits pas arrivèrent en courant ainsi que des petites voix qui l’appelaient.
– Monsieur…monsieur, vous avez perdu quelque chose.
Un des triplés tendit l’enveloppe qu’il avait dans les mains.
– Merci, le remercia Olivia.
Mike regarda le papier et son cœur se serra au contact de celui-ci sous le regard interrogateur d’Olivia.
– Ne t’inquiète pas Mummy, ajouta rapidement Mike.
Olivia voyait son petit-fils troublé, pas de la tristesse, juste ses yeux trahissaient son émotion.
– Je reconnais cette enveloppe, tu l’avais hier en main quand nous étions à Gearrannan. Tu nous as parlé de cette lettre, celle que t’a donnée Ophélie.
– Oui et je ne sais pas ce que je dois en faire. Je ne sais même pas pourquoi je l’ai mise dans mon blouson. Est-ce que je peux te la confier à mon tour ? Je ne voudrais pas la perdre.
– Si c’est important pour toi, je la garderai.
– Merci Mummy, je pense que cela me soulagerait de la savoir entre de bonnes mains, je m’en voudrait de l’égarer. Si tu as un peu de temps et que tu en as envie, je pense que tu devrais la lire à ton tour. Ophélie m’a dit que les mots l'avaient réconfortée, et j’ai ressenti le même plaisir après l’avoir lue hier soir.
– Tu m’intrigues, je trouverai un moment dans le week-end pour en prendre connaissance.
Mike tendit l’enveloppe à Olivia qui la rangea aussitôt dans sa pochette à dessin. À l’intérieur se trouvait l’esquisse de la matinée et sur le côté était annoté un nom, trois prénoms et une adresse. Mike devina qu’Olivia avait récupéré les coordonnées de la famille pour leur faire parvenir la toile terminée. Il aimait la bienveillance et la bonté de sa grand-mère pour ceux qui l’avaient touchée. Combien de fois avait-elle donné son tableau plutôt que d’en récolter un avantage financier ?
Annotations
Versions