Chapitre 12 Mes premiers pas à St Andrews - Partie 4 : Un vin insipide. (nouvelle version).
Harold interrogea sa fille du regard, celle-ci ne réagit pas, alors Mac Fish intervint :
– Mademoiselle Mac Craig, tout va bien ?
– Pardon, s’excusa-t-elle, j’étais plongée dans le cépage, un retour à Bordeaux. Ce vin conviendra pour un repas entre amis, maintenant ce n’est pas celui qu’apprécient le plus les Américains. Les Européens s’en accommodent. S’il y a des Français, ils le vont peut-être le snober.
– Ah je comprends, mais le souci, nous en avons commandé plus de cinq caisses et n’avons rien d’autre à proposer.
– Je vous conseillerai de le servir tout au long du week-end pour les repas du restaurant. Je peux vous trouver une solution plus en adéquation avec votre dîner pour dimanche.
– Le délai n’est pas trop court ? l’interrogea-t-il. Il ne reste que trois jours. Si vous réussissez un tel exploit, je vous en serais reconnaissant.
– Je vous tiens au courant. Est-ce que je pourrais vous demander comment vous avez obtenu cette cuvée ? insista Céléna.
– Il a été livré par un de nos fournisseurs français, invité sur le tournoi chaque année. Nous avons dû nous séparer de notre sommelier en fin d’année pour des raisons professionnelles mais la commande était déjà passée.
À chacun des mots prononcés par Mac Fish, Céléna devenait plus blanche, ses mains tremblaient. Harold comprit que quelque chose n’allait pas.
– Excusez-moi, je dois m’absenter un instant. Est-ce que vous pouvez m’indiquer où se trouvent les toilettes ? questionna Céléna.
La jeune femme se leva et se dirigea vers le fond de la salle. Le sol semblait se dérober sous ses pieds. Dehors, le tournoi se mêlait à l'orage. Elle regarda autour d’elle à la recherche d'un fantôme. Harold l’observait de plus en plus inquiet, il connaissait bien sa fille, quelque chose la perturbait. Elle avançait sans trop savoir où elle allait, quand elle se retrouva nez à nez avec un monsieur qui se retrouva assis sur la chaise sous le choc.
– Excusez-moi, je ne vous ai pas fait mal !
Céléna avait bousculé Joseph qui passait par là. Elle ne l’avait pas vu arriver et se sentait mal à l’aise de l’avoir envoyé valser. Tous les deux échangèrent des paroles, puis il repartit d’un bon pied en lui adressant un dernier mot « Votre sourire vient de le faire ». Après l’incident, elle passa par les toilettes pour se rafraîchir, et ressortit avec les idées claires. Il ne devait s’agir que d’une coïncidence, le vin se trouvait en ces lieux par le plus grand des hasards. Elle revint à sa table d’un pas déterminé, et s’installa devant sa tasse de thé.
– Monsieur Mac Fish, j’ai pu joindre un de mes fournisseurs en France, il m’a garanti de vous livrer cinq caisses d’ici samedi en fin de soirée si cela vous va. Il arrivera par avion à Édimbourg. De mon côté, je me charge de faire le transit à la commande. Il n’y aura pas de surplus financier mais éventuellement la possibilité d’un partenariat si cela vous intéresse.
– Et bien mademoiselle, si vous cherchez un jour un travail sachez que nos portes vous seront grandes ouvertes. Vous venez de me confirmer que nous avons fait le bon choix en vous ajoutant à notre cave à whisky.
– Merci de votre confiance. Demain matin, je viendrai superviser la mise en scène de la bouteille avec le trophée et je vérifierai tous les détails.
Monsieur Mac Fish s’éloigna, sollicité de part et d’autre, laissant Céléna avec son père.
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