Chapitre 13 : Franchir le cut - Partie 1 : Réveil. (nouvelle version)
Six heures du matin s’afficha sur le radio réveil. Mike, bien réveillé, scrutait le plafond de sa chambre d’hôtel, agrémenté de moulures faites d'angelots qui semblaient lui sourire. Sa première journée sur les greens tournait encore dans sa tête, il avait besoin de faire le vide. Les images de chacun de ses coups passaient en boucle. Ces premiers pas sur le tour professionnel furent exceptionnels. Le sportif vibra, chacun de ses muscles par mimétisme se contractaient et se relâchaient dès qu’il visualisait un coup. Son corps restait sous tension.
Pour pouvoir enchaîner, il se devait de s’apaiser, trop de ruminations et de feed back ne l’aideraient pas à récupérer. Mike se leva et saisit son carnet sur lequel il avait pris des notes tout au long de l’après-midi. Relire les quelques mots griffonnés sur le papier l’aidait à se détendre. À moins trois sous le par, là où les co-leaders affichaient moins onze, était un résultat des plus corrects. Une place dans les trente premiers s’avérait pour lui une belle performance. Sa chance fut de jouer la partie avec deux champions qui avaient terminé à moins cinq et l’avait ainsi tiré vers le haut.
Son deuxième tour débutait en fin de matinée, joueur et caddie devaient se présenter à onze heures. Mike se tiendrait au côté d’un jeune de vingt ans qui montait en puissance, un beau challenge. Wilco Nienaber venait du continent africain. Tous les deux étaient moins trois en dessous du par et avaient un drive exceptionnel.
Pour l’heure, le sommeil l’avait fui. Pour ne pas rester focalisé sur la prochaine épreuve, ses pensées devaient être occupées. Il se leva, se doucha, s’habilla et installa son ordinateur. Le jeune homme commença par étudier les plans du jardin, mais son esprit n’arrivait pas à rester focus sur son travail, alors il cliqua sur la retransmission télé de la première journée et s’amusa à observer chacun des athlètes du haut du tableau.
Quand Mike s’aperçut qu’il était à l’écran, il écouta avec curiosité les commentaires des journalistes et apprécia la justesse de leur propos. Finalement, il lui tardait de pouvoir retourner au plus vite sur les greens, pour corriger ses erreurs. Le souci, à peine sept heures trente du matin, seulement les employés de l’hôtel devaient être en action. Son ventre gargouilla, aussi il descendit pour voir si le buffet du petit déjeuner était ouvert.
À peine eut-il franchi la porte qu’il découvrit Joseph, une tasse de thé à la main et le journal dans l’autre.
– Mike, je me doutais que tu n’allais pas tarder, dit-il en le voyant apparaître. J’ai commandé le petit déjeuner si ça te va. Et j’ai aussi demandé que l’on nous prépare un encas pour que tu puisses tenir la journée.
– Merci. Mummy dort encore ?
– Non, elle avait plusieurs rendez-vous .
– Aussi tôt !
– Oui, elle voulait voir le soleil se lever sur le golf et avait une esquisse en cours. Puis, elle devait retrouver Mme Mac Craig pour l’aider à préparer son gala.
Mike s’installa à côté de son grand-père, qui lui fit un résumé des plus précis de la situation. Il avait étudié les classements et surtout avait ajouté des annotations sur une serviette en papier.
– Bon, tout est jouable, la météo devrait nous être favorable, ensoleillée et peu venteuse.
– Oui un temps idéal pour tous les champions présents sur le parcours, dit en plaisantant Mike.
– Si déjà le temps ne se ligue pas contre nous, ce sera toujours ça de moins.
– Tu as bien raison.
– Que penses-tu de ton adversaire du jour ?
– Un compétiteur qui va m’obliger à rester attentif pendant dix-huit trous.
Petit fils et grand-père poursuivirent leur discussion, les clients arrivaient petit à petit, rendant l’espace bien plus animé. Une fois le festin englouti, le joueur et son caddie partirent rejoindre le Old Course et décidèrent de profiter de la douceur matinale pour se rendre à pied sur le site. De cette façon, l’un et l’autre s’imprégnaient de l’atmosphère.
Sur le chemin, ils croisèrent de nombreux fans respectueux, ils laissaient les joueurs à leur concentration et se contentaient de prendre des photos. Mike n’avait pas l’habitude d’une telle effervescence, les tournois auxquels il participait étaient prisés, mais le public moins nombreux.
Des journalistes, des télévisions du monde entier, étaient présentes, et quelques célébrités étaient annoncées pour le week-end. Comment ne pas se laisser griser par tout ce faste ? Pourtant pour ne pas tomber dans les travers d’un tel événement, les sportifs se devaient de rester dans leur bulle. Pas trop non plus, pour ne pas être catalogués : sportifs peu sympathiques, pas disponibles. Mike ne s’en inquiétait pas, il y avait des pointures au-dessus de lui qui sauraient attirer les médias à eux.
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