Chapitre 13 : Franchir le cut - Partie 3 : progression. (nouvelle version)
Wilco apostropha Mike :
– Quel coup, ce serait insensé de penser que tu viens seulement du monde amateur !
Mike lui rendit le compliment en le félicitant sur son swing. Les deux hommes accompagnés de leurs caddies se dirigèrent en direction du prochain trou. L’un, âgé seulement de vingt ans et le second issu du monde amateur, attirait l’attention de la foule agglutinée au bord du parcours. Il fallait reconnaître que les deux sportifs avaient beaucoup d’allure et de style. Les golfeurs se présentèrent au trou numéro neuf, Wilco affichait une carte de moins cinq en dessous du par, Mike était à moins quatre quand les premiers entrèrent en piste à leur tour. Joseph regardait les résultats de ceux qui venaient de conclure leur journée. Mike devait à tout prix terminer dans les trente premiers pour passer le Cut. Son petit-fils avait retrouvé toute sa lucidité et son entame ne resterait qu’un vague souvenir. Mike, fer en main, plaça ses appuis pour encadrer le tee. Il jouait en deuxième et avait eu le temps d’observer l’approche de Nienaber qui avait déposé sa balle idéalement sur le fairway. Finalement, cette joute avec le Sud-Africain, lui convenait. Chacun obligeait l’autre à donner le meilleur. Le public appréciait ce match dans le match, Mike et Wilco n’avaient pas à rougir, leur niveau était digne du tournoi. Mike frappa la balle qui suivit une ligne parfaite sur ce par quatre et évita ainsi à gauche les bunkers de Boase et End Hole. Joseph le félicita et lui glissa :
– Une opportunité de birdie sans soucis.
– Il faut que j’assure le putt depuis le fairway, jouable.
– Et cela te permettrait de gagner une place, insista Grandpa.
– Allons-y alors, ne faisons pas attendre Wilco.
Les deux hommes assurèrent leur birdie et firent un bond dans le classement. À la moitié de leur parcours, la chaleur s’invita à la partie, les deux hommes s’équipèrent de lunettes de soleil et de casquette. Pendant ce temps, à quelques trous de là, Lee Westwood marquait de son empreinte le tournoi en enchaînant quatre birdies consécutifs, confortant sa place de leader avec un moins quatorze. Avec ce coup, il maintenait la pression sur ses adversaires directs Victor Perez et Sergio Garcia à moins douze. Les commentateurs s’enthousiasmèrent, le niveau de cette année était relevé et donnait de bonnes perspectives pour les jours à venir. Les têtes de série, en forme, étaient talonnés de près par les petits nouveaux prêts à en découdre.
– Du beau spectacle en perspective, annonça le journaliste à son collègue.
– Oui surtout qu’un invité de plus devrait s’ajouter à partir de demain après-midi, le vent.
– Profitons de cette fin de journée pour savoir comment le leader-board va s’organiser.
**
Au cours des préparatifs pour le gala, Olivia et Isabel avaient appris à se connaître et découverts de nombreux points communs. Isabel, prise de cours par un appel, lui annonça qu’elle devait rejoindre le golf rapidement, sa fille et son mari avaient un souci. Grandma lui avait alors proposé de la déposer puisqu’elles se rendaient toutes deux au Old Course. Arrivées sur place, chacune était partie de son côté, Isabel se diriger vers la salle de réception et Olivia avançait vers les greens. Mummy avait une promesse à tenir. Elle connaissait les efforts consentis par Mike, sa progression et ne voulait surtout pas rater la conclusion. Installée le long de la main courante, elle était tellement fière de voir les deux hommes évoluer sur ce golf mythique. Grandma savait que pour son petit-fils, cette journée était essentielle et lui permettait de réaliser un de ses rêves.
Olivia portait le joli chapeau offert par Joseph. Il l’avait acheté pour la percevoir plus facilement au milieu de la foule. En la voyant, un sourire se dessina sur le visage du caddie, dans son regard brillait une lueur d’amour pour sa femme. Au même moment, Mike déposa la balle sur le fairway, surnommé les Champs Elysées au trou numéro quatorze, un par cinq de cinq cent trente yards. De son côté, Wilco se perdait dans le Hell bunker, l’un des plus grands et des plus tristement célèbres des links. Pour lui, le birdie serait moins aisé à aller chercher.
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