• Céléna, te voilà, dit Isabel, soulagée, tout va bien ?
• Oui maintenant ça va aller ! répondit-elle en regardant autour d’elle, enfin je crois ! Papa, pouvons-nous aller dans le bureau de Monsieur Mac Fish s’il te plait ?

Lorsqu’ils entrèrent dans la pièce, Céléna s’effondra dans le fauteuil que Mac Fish lui proposa.

• Merci bien, est-ce que je peux vous demander un deuxième service ? murmura-t-elle.
• Oui, dites-moi en quoi puis-je vous être utile ?
• Pourriez-vous me laisser seule avec mon père ?

Avant de fermer la porte, il se retourna pour la prévenir :

• Je vais signaler à l’inspecteur que vous êtes ici et lui demander de patienter un peu.
• C’est vraiment très gentil, le remercia-t-elle en lui adressant un sourire.

Dès qu’il ferma la porte, Céléna s’effondra en larmes dans les bras de son père. Harold serra fort sa fille, sentant qu' elle tremblait.

• Dis-moi ce qui s’est passé ?
• Papa, il est ici en Écosse, bégaya-t-elle avant de reprendre une inspiration, Martin est à Saint Andrews, il est venu pour me chercher.

Harold se leva d’un bond, Isabel ressenti le besoin de s'asseoir.

• Comment ? Pourquoi ? De quel droit ? balbutia-t-elle.
• Je ne sais pas, je ne comprends pas ce qu’il attend de moi, lâcha-t-elle dans un soupir.

Harold tournait en rond dans la pièce comme un lion en cage. Céléna attrapa la main de son père prêt à franchir la porte.

• Reste s’il te plait, ne t’en va pas, le supplia-t-elle. Sam et Christophe sont déjà partis à sa recherche. Je ne sais pas de quoi il est capable
• Si je le croise, je ne suis pas sûr de pouvoir me contrôler, s’énerva Harold.
• Fais entrer l’inspecteur s’il-te-plait, je l’ai assez fait attendre. Il est temps que je lui raconte tout. Une fois fini, ce sera à lui de prendre les choses en main.

Elle terminait sa phrase quand Mac Give fit son apparition dans la pièce.

• Mademoiselle Mac Craig, je suis soulagé de voir que vous allez bien. Monsieur Mac Fish m’a dit que vous vouliez me voir.

D’un coup d’un seul Céléna déballa toute son histoire, comme un automate. Elle n’omit aucun détail. En parler la soulagea, la libéra des peurs qu'elle avait ressenties et vider sa valise lui permettait de se sentir plus forte. Martin ne la déstabiliserait plus.

• Monsieur Martin Duchais est français, il vit à Bordeaux, expliqua-t-elle, je suis maintenant persuadée qu’il est à l’origine des vols de cet après-midi.

Isabel qui ne tenait plus en place, essayait de faire bonne figure.

• Ce malotru a essayé d’enlever ma fille, soupira-t-elle.

Céléna lui prit la main.

• Maman, rassure-toi, tout va bien. Il est étrange, mais je ne pense pas qu’il m’aurait fait du mal.
• Pour ma part, je pense qu’il a bien abusé de ma patience, s’emporta Harold, aussi monsieur l’inspecteur, il a réussi à se tirer des mailles du filet en France, j’espère qu’il en sera autrement aujourd’hui. Nous, les Écossais, ne sommes pas faits du même bois et il va vite comprendre, qu’il n’est pas le bienvenu sur nos terres.
• Papa, tempéra Céléna, laissons faire Monsieur Mac Give. Je vais tout vous raconter.

Céléna reprit, l’inspecteur l’écoutait avec attention. Ses traits tirés montraient son mécontentement, choqué par les dires de la jeune femme. Il devait lui aussi être père d’une fille parce que ses yeux ne trahissaient pas la colère qui grandissait.

• Mademoiselle, je vais vous mettre à disposition deux agents pour le week-end et jusqu’à ce que nous le trouvions, proposa-t-il.
• Cela rassurera mes parents de me savoir entre de bonnes mains, remercia Céléna.
• En attendant, je vous conseille de regagner votre hôtel pour vous reposer, suggéra Mac Give.
• Je vais suivre votre conseil, cette journée a été épuisante. Monsieur Mac Fish, rassurez-vous, je vais essayer de trouver au plus vite une solution pour les caisses qui ont été ouvertes. Vous aurez vos lots complets d’ici dimanche.
• Merci pour votre professionnalisme. Soyez assurée que de notre côté, nous allons mener une enquête interne pour voir s’il a reçu de l’aide de nos employés.

Céléna proposa à son père de rentrer avec Isabel à leur hôtel pour se détendre. Elle envoya un message à Christophe pour savoir si de leur côté, ils avaient trouvé quelque chose. Elle voulait s’assurer qu’ils allaient bien. Elle eut pour seule réponse : « rien à signaler, continuons nos recherches, nous te retrouverons à l’hôtel ».

Céléna allait quitter le Old Course à son tour, quand un homme l’appela. Reconnaissant Joseph, elle indiqua à ses deux gardes du corps que tout était ok pour elle et qu’ils pouvaient garder leur distance.

• Tenez, il me semble que ce bijou vous appartient, lui dit Joseph avec un sourire.
• Où l’avez-vous trouvé ? demanda-t-elle, surprise.
• Mon petit-fils me l’a confié. Quand je l’ai vu, je l’ai tout de suite reconnue.
• Décidément vous êtes un ange, c’est la deuxième fois que vous retrouvez ma broche.
• Je suis content de pouvoir vous la restituer, elle doit avoir beaucoup de valeur.
• Vous ne pensez pas si bien dire, ma mère me l’a offerte il y a deux jours à peine. Elle se transmet de génération en génération. Je ne m’étais pas aperçu que je l’avais égaré.
• Je vois que vous êtes accompagnée de garde du corps ? Tout va bien ? s'inquiéta Joseph.
• Oui, mais maintenant tout est rentré dans l’ordre.

Joseph allait regagner la table où Olivia l’attendait quand Céléna le rattrapa.

• Attendez-moi un instant. Je vais chercher quelque chose.

Céléna partit en direction de la cave, savoir Joseph en haut des escaliers ainsi avec les deux agents de la sécurité la soulagea. Puis, elle réapparut avec dans les mains une bouteille de whisky.

• Veuillez accepter ce petit cadeau pour vous remercier.
• Vous êtes adorable, glissa Joseph. J’apprécie le geste.

Céléna déposa un baiser sur la joue de Joseph, il ressemblait à son grand-père maternel avec ses grands yeux bleus et ses cheveux grisonnants. Il les avait quittés et il lui manquait tant. Céléna ne perçut pas le pincement au cœur que ressentit Joseph. Cette jeune femme pleine de vie aurait pu être sa fille. Après l’avoir remercier et saluer, Céléna remonta la rue encadrée par ses deux Highlanders