Chapitre 15 : Un coup de Maître - Partie 3 : réveil douloureux. (nouvelle version)

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Au réveil, Mike remarqua son œil gauche légèrement jauni. Peut-être pourrait-il le faire passer pour des cernes ? songe-t-il devant le miroir. Il se ravisa, connaissant Joseph, son grand-père ne croirait pas à cette excuse. D’un autre côté, il avait conscience qu’il ne lui demanderait pas de lui rendre des comptes. Mike ouvrit la fenêtre, un air glacial s’engouffra dans la pièce. Une grimace se dessina sur son visage, la température n’en était pas responsable. Une sensation désagréable l’envahit. Son pouce droit était légèrement gonflé.

Le ciel, de son côté, était déjà bien chargé et le vent se levait. Le temps allait être un invité de choix pour cette nouvelle journée. Décidément, il n’oublierait pas son entrée sur le circuit professionnel et encore moins son passage à Saint-Andrews.

Mike passa un long moment sous la douche. L’eau chaude coulait sur chaque partie de son corps, chacun de ses muscles se détendait à doux contact. Il sentait toujours un picotement dans son pouce, songeant à la gêne que cette blessure occasionnerait pour frapper les départs. Il effaça la buée sur la glace pour observer son visage. La seule trace visible de son altercation avec Martin était bien son œil au beurre noir. Il aurait du mal à dissimuler. Une paire de lunettes de soleil ferait l’affaire mais le temps du jour ne s'y prêterait pas.

Il saisit sa tenue, qui l’attendait bien rangée dans la penderie sur le troisième cintre. Il n’était pas de ces joueurs fétichistes qui conservaient les mêmes vêtements plusieurs jours consécutifs après un bon score. Il prit une veste en plus, la matinée s’annonçait fraîche.

Joseph frappa à la porte et entra sans attendre sa réponse.

Mike, presse-toi. Nous sommes attendus dans moins d’une heure sur le parcours, les organisateurs ont souhaité avancer l'heure de tous les départs.

Oui, je viens de recevoir une alerte sur mon portable.

Joseph observa Mike et comme il s’y attendait, il ne lui posa aucune question. Il décida de prendre les devants, et de lui donner quelques éclaircissements.

Je te raconterai sur le chemin, ma fin de soirée a été quelque peu mouvementée, ce qui explique mon œil.

Mike regardait Joseph. Avant de rentrer dans les détails, Mike voulut détendre l’atmosphère et changer de discussion.

Et vous avec Mummy, votre soirée ?

Très bien. Nous avons découvert un restaurant des plus charmants au bord de l'océan et avec des plats délicieux. Il est tenu par un jeune couple de français tout aussi gentil que doué en cuisine.

Les deux hommes continuèrent leur conversation tout en pressant le pas. Mike réalisa qu’il ne pourrait pas aller sur le practice pour évaluer les dégâts. Joseph écoutait avec attention les péripéties de sa soirée. Il était choqué et s’interrogeait sur le manque d’entendement de cet homme.

L’essentiel c’est qu’il ait été arrêté, conclut Joseph.

Mike fit une moue dubitative qui laissait planer le doute.

Tu penses qu’ils vont le libérer ? demanda Joseph.

Je ne sais pas, il n’a pas arrêté de dire qu’ils ne pourraient pas le garder bien longtemps.

Si c’est le cas, j’espère qu’il se tiendra loin de toi.

Mike et Joseph entraient dans les bureaux pour récupérer leur matériel ainsi que la carte du jour. Ils allaient jouer aux côtés de Rozner un Français et de Campillo un Espagnol.

Tu es prêt Mike, maintenant que tu as franchi le Cut, tu vas pouvoir te lâcher, et jouer tes coups à fond.

Je me suis fixé un nouvel objectif, terminer dans le top dix ? Tu penses que c’est jouable ?

Pourquoi ? Tu en doutes ? le taquina Joseph.

Joseph attrapa le caddie et vérifia une nouvelle fois tous les clubs. Il attrapa le putter et l’envoya dans la direction de Mike. Le saisissant au vol, le golfeur ne put s’empêcher de faire la grimace.

Tu es sûr que cela va aller ? demanda Grandpa.

Il faudra bien, je ne vais pas abandonner aussi près du but, rumina Mike.

Tu as encore une petite demi-heure encore. Tu devrais en profiter pour demander l’avis de l’ostéopathe, suggéra Joseph.

Pourquoi pas ? De toute façon cela ne sera pas pire ! Enfin sauf s’il me dit que je ne peux pas jouer.

Mike se dirigea vers la salle réservée au staff médical. Le médecin de l’organisation le prit aussitôt en charge. Joseph, resté à l’extérieur, étudiait le parcours et scrutait le ciel qui ne laissait présager rien de bon.

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