Chapitre 15 : Un coup de Maître - Partie 5 : premiers coups. (nouvelle version).
Le début du parcours fut mitigé mais régulier. Mike se présenta au départ du trou numéro dix, au nom emblématique de Bobby Jones, en ayant enchaîné neuf pars, résultat la plupart du temps dû à un départ timide. Joseph voyait son champion retenir ses coups sur cette première partie, pour préserver son pouce. Sur les greens, putter en main, l’approche était différente, à la hauteur de l’événement.
Ces deux adversaires alternèrent birdies, par ou bogey, permettant à Mike de rester dans la course avant l’entrée des leaders qui affichaient une carte de moins douze à l'issue des deux premiers tours.
Mike, driver en main, était prêt à en découdre avec ce par quatre. Trop timide pour entrer dans le top dix et pour revenir à la hauteur des meilleurs, il se devait d’être plus offensif sur le fairway. La balle, face à son regard, le narguait. Son bras s’élança, et garda le contact avec le projectile le plus longtemps. Il ramassa le tee, ce geste valida le coup réussi. Il avait envoyé la balle à deux cent seize mètres, elle rebondit sur la petite butte et roula sur la zone verte pour lui permettre un second coup plus favorable pour aller chercher son premier birdie. Ainsi, il passerait à moins huit en dessous du par. Joseph déposa une petite tape sur l’épaule de Mike.
– Ça c'est fait, allez il ne te reste plus qu’à conclure.
– Oui, satisfaisant, et puis c’est le moment, le temps tourne à l’orage.
Les nuages, de plus en plus menaçants, défilaient dans le ciel. Le vent tournoyait et ne facilitait pas la tâche des joueurs. La température chuta. Mike attaqua le trou numéro onze, un par trois, où il était difficile de trouver le green, il s’inclinait de l’arrière vers l’avant. Finalement, une formalité, le jeune homme gratifia la foule amassée au bord d’un second birdie là où ses deux partenaires se contentèrent d’un par.
Les premiers entraient dans la danse et Mike avait refait son retard avant d’entamer le trou numéro douze avec une carte de moins neuf à trois coups des leaders. Au départ, à cet instant, il prit conscience que rien ne pouvait l’arrêter. Au plus profond de lui, un seul objectif, ne pas décevoir ceux qui croyaient en lui. Son pouce le picotait mais il avait assez retenu ses coups. L’essentiel était assuré, maintenant il attaquait la balle comme il aimait à le faire, quand il était sur le practice.
Depuis tout petit, Mike éprouvait un sentiment de liberté, quand son driver entrait en contact avec la balle. Celle-ci s’envolait, disparaissant un bref instant, jusqu’au moment où son œil averti l’a repérée, posée, là où il le souhaitait. Joseph l’observait avec attention et quand il perçut le fer qu’il avait choisi pour ce par quatre, fondre sur le projectile, il sut que Mike allait leur en mettre plein la vue.
– Quel coup ! s’enthousiasma le journaliste.
– Ce jeune homme a vraiment un swing très élégant, ajouta son collègue, il est capable de mettre beaucoup de vitesse sans qu’on ait le sentiment de le voir forcer.
– La balle s’est posée idéalement à gauche du fairway, évitant ainsi les bunkers du milieu que l’on ne peut voir du départ.
– Oui et avec la vitesse et l’effet, elle a profité d’un rebond favorable pour rouler jusqu’au bord du green.
– Allons-nous voir le premier eagle du tournoi ?
– Surtout que jusqu’à maintenant, il nous a montré toute sa maîtrise sur le green, et qu’il avait le sens des trajectoires pour putter.
– Je pense que la présence de son caddie est un plus, il y a une vraie complicité entre les deux hommes.
– Leur histoire est loin d’être banale. Il est accompagné de son grand-père pour sa première participation sur un tournoi pro.
– Voilà une belle marque de reconnaissance.
Annotations
Versions