Chapitre 15 : Un coup de Maître - Partie 7 : L’orage. (nouvelle version)
Joseph s’éloigna, heureux de voir son petit-fils à l’aise avec les médias. Gagner le respect des pros était un coup de maître. Sa participation à ce tournoi s'avérait être une belle récompense. Sur le green depuis trois jours, le jeune homme prouvait que son travail répété, jour après jour sur les greens, n'était pas illusoire. Granpa se présentait au bar réservé aux joueurs et passa sa commande. Une scène l’interpella, une altercation entre trois hommes, prêts à en venir aux mains. Joseph ne supportait pas les bagarres et estimait quand ces lieux, une risque n’avait pas sa place.
– Messieurs puis-je vous aider ? demanda Grandpa avec un calme qui contrastait de la virulence de leur propos.
– Aidez-moi, ces jeunes veulent en découdre avec moi, supplia un des trois protagonistes.
– A-t-il une raison de vous en vouloir ? questionna Joseph qui avait senti dans la voix du plaignant comme une certaine malice.
– Je ne sais pas, en tout cas ce mec ne me veut pas du bien, persista celui avec un accent français.
– Pensez-vous messieurs que cela soit un endroit pour déclencher un duel ? Avez-vous oublié, où vous vous trouvez ?
– Il a raison Christophe, insista Sam et cela donnerait un avantage indéniable à cet abruti.
– Sam, laisse-moi lui dire ma façon de voir les choses, s’emporta Christophe.
– Emmène le dehors et nous appelons l’inspecteur, il sera plus à même de gérer la situation.
– Je ne suis pas sûr, soupira Christophe, regarde où nous le retrouvons alors qu’avec tout ce qu’il a fait, c’est en prison qu’il devrait croupir.
Joseph ne comprenait pas tout ce qui se jouait entre ce trio de jeunes gens.
– Bon, vous n’allez pas m'aider, si je comprends bien, balança le troisième. Passez votre route, vous n’êtes d’aucune utilité.
Joseph regarda l’homme qui se tenait face à lui, choqué par son agressivité verbale.
– Monsieur, je voulais éviter un esclandre, dit avec calme Joseph, maintenant à vos propos, je pense que si vous êtes là, c’est que vous ne devez pas être innocent, aussi messieurs, je vous laisse poursuivre et passe mon chemin.
Grandpa tourna les talons et se dirigea vers Mike qui venait à se rencontre.
– Tout va bien ? s'inquiéta Mike, je commençais à me dire que tu t’étais perdu dans les coursives.
– J’ai assisté à une scène où je n’ai pas tout compris. Trois jeunes hommes voulaient se battre, il ne s’agissait pas de joueurs, des invités je suppose. J’ai essayé de les en dissuader mais sans succès.
Joseph les désigna du doigt, à la grande stupéfaction de Mike.
– Quelque chose ne va pas ? interrogea Joseph à son tour surpris de voir le visage fermé de son petit-fils.
– Tu parles du groupe qui s’éloigne ? soupira Mike.
– Oui c’est bien eux, tu les connais ? insita Joseph.
– Tu ne penses pas si bien dire, surtout mon pouce.
– Quoi tu veux dire ?
Joseph attrapa Mike par le bras, qui prit la direction à son tour vers la sortie.
– Non Mike, tu ne peux pas y aller. Pas maintenant, déconseilla Joseph.
– Grand-Pa, je dois aider ceux qui m’ont porté secours hier, insista Mike.
– Ok, j’espère juste que tu sais ce que tu fais. Je t’accompagne.
Mike et Joseph sortirent à leur tour du club house et se retrouvèrent cette fois avec les trois jeunes gens rejoint par une femme. Un homme plus âgé avait attrapé Sam le serrant contre lui.
– Que se passe-t-il ici ? cria Joseph outré. Lâchez ce jeune homme s’il vous plaît.
– Vous on ne vous a pas sonné vieux chnoque, occupez-vous donc de vos affaires, lança la femme hystérique.
– Mike, reste en dehors de cette affaire, conseilla Christophe, vaut mieux se montrer prudent, on ne sait jamais, tu as affaire à des gens peu fréquentables.
– Messieurs, je vous laisse deux secondes pour prendre la bonne décision, ajouta l’homme tenant toujours Sam.
– Ecoutez, peut-être qu’avant que les choses tournent mal, vous pourriez revoir vos positions, suggéra Joseph, perdu.
– Nous n’en ferons rien, je veux savoir où est-elle ? hurla Martin, je ne partirais pas tant que je ne le serais pas.
– Sûrement pas, et puis il me semble que tu as trouvé une autre femme pour te consoler. À moins qu’il ne s’agisse de celle qui partageait ton lit ce soir-là ? s’emporta Christophe.
– Christophe, tu n’es qu’une petite fiotte, éructa Martin.
À ces dernières paroles, Christophe lui adressa une droite en plein visage. Alors que Martin se tenait le nez en sang, la fille se jeta sur Christophe et lui griffa les bras. La scène était digne de l’orage qui grondait dans tous les sens au-dessus de leur tête. La pluie ne calmait rien, bien au contraire.
Mike et Joseph, incrédules, ne savaient pas comment stopper ce déchaînement de violence. L’homme qui maintenait Sam, lui administra un bon coup entre les jambes. Mike ne pouvait rester sans rien faire. Il saisit la femme quand une voix retentit derrière eux, trois policiers se présentèrent. Ce fut un soulagement pour Mike et Joseph qui ne voulaient en aucun cas en venir aux mains.
Une sonnerie les rappela à la réalité, comme s’ils venaient de se réveiller après une nuit cauchemardesque.
– Mike c’est le retour au jeu, annonça Christophe, vas-y vite. Tout va rentrer dans l’ordre. Merci encore une fois de ton aide.
– Je n’ai pas eu le temps de faire bien grand-chose. Par contre si vous avez besoin de nos dépositions, n’hésitez pas, proposa Mike.
Le golfeur et son caddie repartirent en direction des greens, inquiets. Ni l’un, ni l’autre n’avaient compris ce dont ils avaient été témoins. La seule chose dont ils étaient persuadés, leur présence avait changé les conclusions. Maintenant ils devraient retrouver le calme et la sérénité pour finir cette journée, le soleil était à son tour au rendez-vous.
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