Chapitre 16 : « Papa j’ai besoin de toi » - Partie 1 : Réveil en douceur. (nouvelle version)
Le sommeil avait été agité, les rêves animés et pourtant Céléna se réveilla le cœur léger. Une envie la motivait, satisfaire les responsables du golf qui lui avaient accordé leur confiance. Quels que soient les obstacles dressés en travers de sa route, elle trouverait une solution. Elle s’étira, laissa glisser les draps au pied du lit, et s’aperçut qu’elle était encore toute habillée. La seule chose dont elle se souvenait, elle écrivait les idées qui lui passaient par la tête. Le carnet n’était plus dans ses mains, mais posé sur la table de chevet ouvert à la dernière page griffonnée. Sa mère avait dû passer pour vérifier qu’elle était bien rentrée, et en avait profité pour tout remettre en ordre.
Assise au bord du lit, elle admirait la lumière traversante. Ses yeux suivaient les rayons qui s’étiraient sur le plancher. Son regard s’attarda sur le matelas posé au sol et sous les draps, deux corps lovés l’un contre l’autre. Ses amis avaient dû rentrer tard. Elle se réjouissait de les savoir sain et sauf.
Céléna se dirigea sur la pointe des pieds vers la salle de bain pour ne pas interrompre la quiétude du moment. Elle referma la porte, entra dans la douche, et frissonna au contact de ses pieds avec le carrelage. L’eau glissa sur ses longues boucles brunes et emporta avec elle toutes ses pensées. Une sensation douce l’enveloppa, elle fredonna.
Dans la chambre, Sam et Christophe s'extirpaient peu à peu de la douceur de leurs draps. Les deux jeunes hommes avaient tant de choses à raconter à Céléna qu’ils ne tenaient plus en place. Les tourtereaux étaient rentrés aux alentours de minuit. Devant le porte de la chambre, ils firent la connaissance des deux molosses. Les gardes du corps avaient des consignes et ils n'avaient pas voulu les laisser entrer, jusqu’à l’intervention d’Harold. Une fois le seuil franchi, ils avaient retrouvé Céléna endormie en jean et tee-shirt. Pour ne pas la réveiller, ils l'avaient bordée tout en la débarrassant de son carnet. À leur tour, ils s’étaient faufilés dans leur lit provisoire et aussitôt assoupis.
– Bonjour, vous deux. Je ne voulais pas vous réveiller, leur lança Céléna avec son plus beau sourire.
Ils lui répondirent à l’unisson un bonjour enjoué.
– Avez-vous passé une bonne soirée à Saint Andrews ? Et votre quête a-t-elle été fructueuse ?
– Nous avons eu de bonnes nouvelles, nous voulions t’en dire deux mots hier soir mais la belle au bois dormant s’était endormie.
Au même moment, on frappa à la porte. Un majordome se présentait avec un chariot de viennoiseries et boissons chaudes. Le petit déjeuner était des plus frugales et appétissants. Céléna le remercia et le raccompagna dans le hall surprise de constater que les deux gardes du corps avaient disparu. Peut-être leur avait-on suggéré d’aller se ravitailler à leur tour ? Christophe posa une main sur son épaule.
– Tout va bien, ne t’inquiète pas, la rassura-t-il, quand nous sommes rentrés hier, ton père leur a suggéré d’aller se reposer, que nous étions là pour veiller sur toi.
– Et puis tu sais quoi ? s’empressa d’ajouter Sam.
– Martin a été arrêté hier soir, poursuivit Christophe, il doit probablement se trouver encore au poste à cette heure.
– Nous avons aussi prévenu ton père et il devait aller voir l’inspecteur dans la matinée, ajouta Sam.
Céléna regardait ses deux amis avec de grands yeux ronds, elle ne savait pas si elle devait être soulagée ou s’inquiéter pour la suite. Enfin, elle balaya les doutes d’un revers de la main, des choses plus importantes l'attendaient et surtout son ventre criait famine.
– Mangeons si vous le voulez bien, suggéra Céléna. Vous me raconterez tout ce que j’ai raté.
Christophe et Sam assis face à l’océan et au golf, appréciaient la vue somptueuse. Chacun à leur tour, ils racontèrent comment ils avaient retrouvé Martin et comment ils l’avaient réussi à le stopper.
Céléna les écoutait attentivement, soulagée de savoir que l’histoire avait connu une fin heureuse mais se demanda avec crainte jusqu’où Martin serait capable d’aller.
– Il ne restera pas longtemps dans sa cellule, il est bien trop malin pour ça, souffla Céléna.
– Dans tous les cas, tu sais que tu peux compter sur nous, précisa Christophe en se levant pour la prendre par les épaules.
– Oui et je vous remercie de tout ce que vous avez déjà fait.
– Comment fais-tu pour toujours garder ton enthousiasme et ton sourire ? questionna Christophe. Il te fait vivre un enfer et tu arrives toujours à voir le bon côté des choses. Tu es exceptionnelle.
- N'exagère pas, je ne veux surtout pas le laisser prendre le dessus sur moi, et puis ça lui passera bien. Enfin je l'espère, pensa-t-elle.
– Le jeune homme qui t’a permis de te sauver dans le parc est un golfeur pro, enfin presque, précisa Sam avec malice.
– Il faudra que je le remercie à l’occasion, confirma Céléna, parce que si je vous ai bien compris, Martin s’en est pris à lui. Il est vraiment sans gêne et se comporte comme un enfant gâté. Je suis un jouet confisqué et qu’il veut récupérer, confirma Céléna.
– En tout cas, notre sportif est un gars bien et nous avons mangé avec lui, ajouta Sam, le regard pétillant.
– Méfie-toi Christophe, plaisanta Céléna, je crois que Sam a apprécié votre golfeur.
Sam prit la main de Christophe pour le rassurer et déposa un baiser sur ses lèvres. Céléna saisit son portable pour prendre ce doux moment en photo.
– Tenez les amoureux cela vous fera un souvenir.
À nouveau, on frappa à la porte. Christophe allait ouvrir par mesure de sécurité.
– Bonjour Christophe, bien dormi ? demanda Harold.
– Oui, merci monsieur.
– Céléna, est-ce que tu pourras être prête d’ici un quart d’heure ? L’inspecteur m’a appelé, il souhaite nous voir.
- Attends-moi, trancha Céléna, j’arrive, nous venons juste de finir. Tout va bien ?
– Je n’en sais pas plus, j’ai eu au téléphone un de ses adjoints. Il ne m’a rien dit de précis.
– Monsieur, voulez-vous que nous venions avec vous ? s’empressa de demander Christophe.
– Les garçons, j’aurais plutôt besoin que vous me rendiez un service, annonça Céléna.
– Dis-nous, répondirent-ils en écho.
– Je voudrais que vous alliez jusqu’à Pitlochry, je sais que cela fait un voyage un peu long mais il faudrait que vous me récupériez plusieurs choses. J’ai prévenu Grégor et Rory, ils ont tout préparé. Je devais y aller, mais apparemment mon programme vient de changer.
– Ok, tu peux compter sur nous. Nous devrions être revenus en début d’après-midi si ça te convient.
– Soyez prudents, il n’y a pas d’urgence. Je vais appeler Emily qui vous préparera un encas pour le retour, indiqua Céléna.
Christophe et Sam partirent laissant le père et la fille en tête à tête.
– Je suis prête papa.
– Tu te sens comment ?
– Bien, rassure-toi et puis je ne vais pas me faire de film avant de connaître le scénario. Maman vient ?
– Non, elle supervise les derniers détails pour le gala de demain soir, regretta Harold.
– C’est mieux comme ça, elle était déjà bien assez inquiète. De toute façon, je ne serai pas seule, tu es là.
– Mettons-nous en route, lança Harold, ne faisons pas attendre l’inspecteur.
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