Chapitre 16 : « Papa j’ai besoin de toi » - Partie 3 : Hugh. (nouvelle version)

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Père et fille posèrent la voiture à l’hôtel pour profiter d’un rayon de soleil et terminer à pied. En chemin pour le Old Course, Harold s’arrêta pour acheter des tunnock’s tea cake, petite douceur à base de cookie surmontée d’une guimauve moelleuse et recouverte de chocolat pour les réconforter. Depuis ses premiers pas à Pitlochry après son adoption, Harold avait pris l’habitude de récupérer sa fille à la sortie de l’école. Pour l’occasion, un petit goûter dans son emballage se cachait dans ses mains. En voyant le papier d'aluminium, un sourire radieux se dessina sur le visage de Céléna. Avec tendresse, elle embrassa son père pour le remercier. Au contact du petit gâteau elle fondit de bonheur, comme si avec une simple bouchée, cette gourmandise l’avait enveloppée d’un tartan moelleux. Ce souvenir lui fit monter des larmes aux yeux, émue par le geste une fois de plus si bienvenue d’Harold. Elle se voyait blottie dans ses bras vingt ans auparavant, à la sortie de l’orphelinat. Une tempête de neige s’était invitée à ce premier rendez-vous. Son père l’avait recouverte de ce tartan pour la réchauffer et avait sorti la friandise.

– Merci papa, tu as une fois de plus mis dans le mille, juste ce qu’il me fallait.

Céléna prit le papier et commença à le plier en quatre comme elle faisait à chaque fois, quand tout à coup une idée lui vint.

– Je sais comment donner un petit plus pour rattraper les pertes des bouteilles.

– Tu sais toujours retomber sur tes pieds, dit-il admiratif, tu ressembles tellement à ta maman.

– Papa, je t’aime fort, enchaîna-t-elle en se jetant dans ses bras.

Arrivé au golf, Harold fut surpris de l’activité matinale. Ils croisèrent Mac Fish. Le jeune homme assurait le bien-être de tous les participants. Âgé d’une trentaine d'années, grand et très mince, il se mettait en quatre pour tous. Il semblait être sorti d’une grande école de commerce, avec son costume très chic et ses chaussures cirées. Céléna n’avait pas fait attention à tous ses détails la veille, trop occupée par les événements de la journée. Il ressemblait à ses hommes d’affaires de grandes entreprises tout en gardant une certaine humanité qu’elle appréciait. En le voyant œuvrer, elle réalisa qu’il fallait qu’elle fasse tout son possible pour que la journée de remise de trophées soit à la hauteur de l’événement.

– Bonjour, mademoiselle Mac Craig, s’empressa de saluer Mac Fish, monsieur.

– Bonjour, appelez-moi Céléna, ajouta-t-elle, après tout si nous devons travailler ensemble ce sera plus simple.

– Alors dans ces cas, de votre côté faites en de même, je me prénomme Hugh.

– Comment se fait-il qu’il y ait autant de joueurs qui ont débuté ? demanda Harold s’incrustant dans les présentations.

– Les juges arbitres nous ont demandé d’avancer tous les départs, ils craignent des orages pour l’après-midi.

– Ah, je comprends mieux. Je vais aller profiter de leur évolution un moment, annonça Harold. Rejoins-moi quand tu veux Céléna, je vous laisse discuter ensemble et faire plus ample connaissance.

Harold s’éclipsa en direction du départ du trou numéro un.

– Céléna, puis-je vous offrir un thé ? proposa Hugh.

– Pourquoi pas, je vous présenterai les solutions que j’ai trouvé pour la bouteille.

Céléna et Hugh s’assirent à une table au fond de la pièce dans un coin loin de la foule. Céléna sortit son carnet où elle avait pris des notes et commença avec enthousiasme à expliquer ce qu’elle souhaitait mettre en place. Le jeune homme l’écoutait avec attention. Surpris par son professionnalisme et sa passion, il ne pouvait la quitter du regard, charmé par ses grands yeux et son sourire.

– Céléna, comment faites-vous pour garder un tel optimisme après la journée d’hier ?

– Oh, mon père m’a appris que même si l’orage menace, même s’il fait des ravages, nous devons aller de l’avant et nous en servir pour nous ressourcer.

– Et vous Hugh, pourquoi l’organisation de tournoi de golf ?

– Je n’ai pas assez de talent pour être pro, modestement je peux apporter ma contribution.

– Oui vous avez bien raison, depuis toute petite j’ai su que je deviendrai œnologue et aujourd’hui j’ai réalisé un de mes rêves.

Leurs discussions abordèrent tout un tas de sujets différents. La compagnie du jeune homme était agréable jusqu’à ce qu’il eût ce geste. En voulant attraper son stylo, il effleura la main de Céléna qui la retira d’un geste brusque.

– Oh pardon, je ne voulais pas être maladroit, s’excusa Hugh.

– Non c’est moi, soupira-t-elle.

Le portable de Céléna sonna, la sauvant d’une discussion qu’elle ne souhaitait pas poursuivre. Pour elle, il était trop tôt pour se lancer dans une nouvelle aventure.

– Je dois répondre.

– Oui de toute façon je vais vous laisser, j’ai un rendez-vous, ajouta Hugh.

Céléna se dirigea vers la sortie, pour pouvoir entendre Sam.

– Juste pour te prévenir que nous avions récupéré ce que tu voulais et que nous nous remettions en route. Nous serons là dans une heure et demie s’il n’y a pas trop de circulation.

– Parfait, je suis au golf, je vous y attendrai, répondit Céléna.

– Tout va bien ? lança Christophe.

– Oui, j’ai fait ma déposition et porté plainte. D’ailleurs l’inspecteur souhaiterait que vous passiez le voir dès que vous serez disponibles.

– Ok, nous irons après notre livraison, conclut Sam.

– Bonne route. Bises.

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