Chapitre 16 : « Papa j’ai besoin de toi » - Partie 6 : Un moment de répit. (nouvelle version)
Céléna tourna les talons et planta là le père et le fils. La conversation close, elle tira son père par la main. Il était hors de question d’envenimer la situation, le venin avait été craché, dans leurs bouches les mots étaient des morsures et avant d’en venir aux mains pour chasser le prédateur, il était plus raisonnable de l’éviter et passer sa route. La seule chose dont elle était persuadée, tapis dans l’ombre, ils reviendraient à la charge. Mais là, au milieu du restaurant bondé, ils n’oseraient pas.
– Céléna, si tu veux, nous pouvons aller manger dans un autre restaurant, proposa Harold.
– Non, affirma-t-elle, je ne veux pas leur faire un tel plaisir, et puis là au moins ils sont à portée de vue.
– Je vais appeler l’inspecteur au cas où, ajouta son père.
– Non surtout pas, ils en tireraient profit.
– Par contre, je vais prendre rendez-vous avec le directeur et lui dire ce que je pense de ses hôtes.
– Laisse tomber papa, le supplia Céléna, ils n’en valent pas la peine. Mangeons, les plats me font bien envie. À cette table, tu pourras suivre le tournoi.
– Tu me surprendras toujours, tu tombes et tu te relèves encore et encore.
Céléna dégusta chacun des mets proposés sans quitter du regard son père. Il était toujours présent quand elle avait besoin de lui. Attentif, il lui laissait faire ses propres choix, l’encourageait et la réconfortait. Sa large épaule était un point d’appui où elle aimait se blottir. Elle avait conscience de la chance qu’elle avait et comprenait l’amour que partageaient ses parents. Comment avait-elle pu se laisser berner par Martin ? Ce malotru était tout le contraire de l’homme attentionné et bienveillant qu’elle méritait. Elle savait parfaitement que le prince charmant n’existait pas et pourtant son père y ressemblait. Céléna imaginait sa vie de femme mariée et de maman, quand Harold s’écria :
– Quel coup ! Il a réussi un eagle. Il est vraiment prometteur ce jeune.
Céléna leva les yeux de son assiette, heureuse de voir son père détendu. Puis, elle posa son regard sur l’écran pour voir ce qu’il en était. Et elle fut surprise de découvrir Joseph qui venait de récupérer la balle que le golfeur lui avait envoyée.
– Dis-moi, papa, tu penses que je suis une fille facile et provocante ?
Harold ne s’attendait pas à une telle question et répondit aussitôt :
– Bien sûr que non, qui t’a mis cette idée en tête ? Je crois que j’ai ma petite idée. C’est un idiot, voilà tout, soupira-t-il.
Le téléphone sonna, un sms arriva.
– Mince quelle heure est-il ? demanda Céléna.
– Quatorze heures trente !
– Mince, les garçons m’attendent sur le parking. Il faut que je les rejoigne. Ensuite, je foncerai récupérer la commande à l’aéroport d’Edimbourg.
– Tu y vas toute seule ? s'inquiéta Harold.
– Oui, Sam et Christophe en ont déjà assez fait.
– Je t’accompagne alors, proposa-t-il.
– Non ça va aller et puis maman doit te rejoindre, elle vient de m’envoyer un message, elle a terminé, elle arrive.
– Tu es sûre, avec Martin dans les parages ?
– Oui, aucun risque qu’il me suive. Regarde-le, il a déjà trouvé des bras pour se consoler.
– Laisse-moi t’accompagner jusqu’au parking.
– Si cela peut te rassurer, valida Céléna avec un clin d'œil.
Céléna retrouva Sam et Christophe, ses amis avaient mené leur mission à bien. Avant de partir, elle leur demanda un dernier service, en déposant les cartons dans le bureau de Hugh. La pièce serait fermée à double tour. Un peu de prudence était la bienvenue. Harold et les garçons regardèrent Céléna s'éloigner, si sereine, et eux si inquiets. Harold suggéra à Christophe de garder un œil sur Martin, pour s’assurer qu’il ne la suivrait pas. Puis, il appela l’inspecteur.
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