Chapitre 21 : Invitations inattendues - Partie 1 : rendez-vous pour Mike. (nouvelle version)
Depuis son retour de St Andrews, Mike vaquait à son projet d’aménagement extérieur. Réhabiliter les jardins du Comte était un bel ouvrage auquel le paysagiste consacrait de nombreuses heures depuis plus d’un an. Le parc prenait forme sous ses yeux et serait prêt pour l’inauguration dans un peu moins de six semaines. Les lieux seraient dévoilés au grand public. Son précieux trésor était bien gardé. La rose de noël cultivait pour l’occasion, attendait dans son écrin.
Harrold avait obtenu l’autorisation de poursuivre ses vacances au château. Ses parents effectuaient un déplacement à l’étranger. L’enfant ne lâchait pas Mike d’une semelle. Le garçon apprenait à ses côtés à mettre les mains dans la terre. Mike adorait transmettre à son tour. Harrold plantait les aromatiques qui agrémentaient l’aire de jeu. Puis, l’apprenti attendait avec impatience l’arrivée de son grand frère d’adoption pour jouer. Une belle complicité entre le jeune homme et l’enfant s'instaura sous le regard attendri de Harry.
En cette belle matinée de novembre, début d’automne clément, l’un et l’autre dévalaient le toboggan, accompagnant leur chute d’éclats de rire qui se mêlait au gazouillis des oiseaux. Hugh leur tournait autour annonçant l’arrivée de Grandpa. Mike se releva, secoua son pantalon couvert de copeaux de bois, plus agréable au toucher. Harrold, encore les fesses par terre, ne put contenir son fou rire quand Hugh posa ses pattes sur le torse de Mike. Le paysagiste tombait à la renverse.
Bonjour Grandpa, que me vaut cette visite aussi matinale ? demanda Mike en se redressant.
Je viens de recevoir un message d’Harold.
Harold Mac Craig ? interrogea Mike, surpris. Que veut-il ?
Je pense qu’il a besoin de toi.
Je ne comprends pas, en quoi pourrais-je l’aider ? insista Mike.
Tu te souviens, je t’avais parlé de leurs mésaventures, un incendie qui a détruit leur silo et menacé la distillerie.
Oui, tout à fait.
Ils souhaitent réhabiliter les jardins qui la jouxtent.
Ce serait avec un grand plaisir, mais là c’est un peu compliqué, hésita Mike.
C’est ce que j’ai expliqué à Harold, pourtant il insiste pour que cela soit toi qui prenne en charge le dossier.
Harry prit à son tour la parole.
Écoute Mike, tout avance pour le mieux ici, je te libère ton vendredi ainsi tu pourras te rendre sur place, proposa le Comte.
Mike regardait tour à tour l’un et l’autre et comprit. Les deux hommes étaient complices.
– J’ai réservé ton billet aller/retour pour Pitlochry, ajouta Joseph, tu prendras l’avion pour gagner du temps.
Après cet interlude dans sa matinée, Mike retroussa ses manches et mit les bouchées doubles. Harrold repartit avec son Grand-Papy pour l’aider à marcher, partageant ainsi son temps entre Mike et son aïeul. Puis, l’enfant revint une heure plus tard, avec un panier garni d’un pique-nique confectionné par grand-mère. Assis sur un banc, sous le tilleul paré de ses douces couleurs orangées, ils dévorèrent leur encas.
Mike, est-ce que tu as choisi ? demanda Harrold.
Il le regarda surpris de la question, chacun essayait d’éluder le sujet depuis son retour.
Qu’est-ce que tu entends par là ? interrogea Mike.
Le golf ou ton métier ?
Je ne sais pas si je souhaite choisir, hésita-t-il.
Pourtant quand je dis je ne sais pas, papa me dit que ce n’est pas une réponse.
Devant la sincérité du jeune homme, Mike se sentit embêté. Il n’y avait pourtant pas un seul bon choix. Lequel pourrait être le bon ? Pourquoi sacrifier l’un pour l’autre ? À cela, un nouveau projet se présentait.
Il faut du temps Harrold, soupira Mike, pour ne pas se laisser emporter, même si quelque part, mon cœur décidera.
Harrold tendit les gâteaux faits avec sa mamie.
Un cookie ou une madeleine ? C’est plus simple, tu ne penses pas ? À moins que nous ne les partageons, suggéra Harrold.
Quelle bonne idée, s'enthousiasma Mike face à l’insouciance du garçon.
Après le repas improvisé, Harrold prit la direction du Château mais avant de disparaître il lui cria :
Moi je t’aime beaucoup et je sais que c’est toi que je choisirais sans hésiter.
Mike resta sans mots. La spontanéité de Harrold l'avait bouleversé. La sonnerie de sa messagerie le rappela à la réalité. Un message d’Ian : “ce soir rendez-vous à vingt heures trente au pub, on t’attend, petite soirée entre mecs, pour fêter dignement tes exploits à St Andrews”. Malgré son planning surchargé, il répondit : “OK, vous pouvez compter sur moi, merci “.
Mike reprit son travail avec un regain d’énergie. Le soleil chauffait ses bras. Satisfait de l’avancée de ses plantations, il voulait conclure cet bel après-midi sur les greens et retrouver le plaisir de taper des balles. Il termina, rangea, fila dans son bureau pour envoyer les derniers mails et prit la route du golf.
Mike saisit son drive, se dirigea vers le practice et s’octroya une séance d’une heure de frappe.
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