Chapitre 22 : Chassé-croisé- Partie 1 Céléna s’envole pour Stornoway. (nouvelle version)

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Céléna entra dans la cuisine, son père adossé au plan de travail, buvait son café.

– Papa, je suis prête, nous pouvons partir ?

– OK, je préviens Sam.

– Pourquoi ? demanda Céléna, intriguée.

– Ton ami s'est proposé de t’accompagner à l’aéroport, répondit Harold, l’occasion pour vous de partager un moment ensemble avant son départ prochain pour la France.

– Quelle merveilleuse idée !

Céléna saisit sa valise posée dans le couloir, embrassa Emily, Ethan et Andrew qui s’étaient levés aux aurores. Les enfants la regardèrent disparaître dans l’embrasure de la porte. Sam l’attendait à côté de la Mini Cooper, impatient.

– Tu seras mon chevalier servant ? le taquina Célèna.

– Je n’aurais manqué cette virée pour rien au monde. Va savoir dans combien de temps, nous aurons l’occasion de nous revoir.

Céléna déposa un baiser sur la joue de son ami. Les prochains mois chargés ne permettaient pas de caler un séjour en France. Après rien ne l’empêchait d’envisager de s'y rendre pour un week-end. Bordeaux, en avion, n'était pas à l’autre bout du monde.

– Je conduis à l’aller, tu feras le retour, proposa-t-elle.

– Si tu veux, accepta-t-il sans la moindre hésitation, et ton père m’a demandé d’être le chauffeur pour votre invité.

– Dommage, je vais le rater, dit-elle avec un soupçon de regret dans la voix.

– Peut-être le croiseras-tu à l’aéroport ? suggéra Sam.

Céléna monta côté conducteur et se dirigea vers la sortie de la propriété dans l’obscurité du petit matin. Sur la route déserte, seul un lièvre traversa dans les prés. La lune se reflétait sur la rivière qui avait retrouvé son lit après l’avoir abandonné la semaine dernière au cours de l’orage tempétueux. Les traces de son tourment resteraient gravées sur le chemin, rappelant à tous qu’elle était la maîtresse de son cours. Sam fixait l’horizon, perdu dans ses pensées quand Céléna lança la conversation :

– Alors, prêt pour le grand départ ?

– Plus que jamais, affirma Sam, je pense que pour la première, je n'ai aucun doute.

– J'envie ton assurance.

– Tu penses que nous allons trop vite ? s’inquiète Sam.

– Pas du tout, le rassura-t-elle, je vous connais bien tous les deux et vous êtes faits l’un pour l’autre. Christophe ne me parle que de toi et toi de lui.

– Céléna, je peux te poser une question ? osa-t-il.

– Bien sûr.

Sam hésita puis finalement se jeta à l’eau :

– Est-ce que tu aimais Martin ?

Céléna prit un temps avant de répondre :

– Non, enfin pas comme tu aimes Christophe ou que mes parents s’aiment.

– Et hier soir ? poursuivit-il.

Céléna ne comprenait pas où Sam voulait en venir.

– Hugh t’a dévoré du regard toute la soirée, est-ce que lui pourrait gagner tes faveurs ?

Sam la connaissait trop bien.

– Eh bien disons, que nous avons échangé un baiser, avoua Céléna du bout des lèvres.

– Et …

– Rien de plus.

– Non …

– Tu ne voulais pas ? insista Sam.

– Je ne sais pas …

– Tu sais, ils ne sont pas tous comme Martin. Hugh a l’air gentil.

– Oui…

– Mais tu n’es pas prête ?

– Difficile à dire quand on est vraiment prêt, soupira-t-elle.

– Et Hugh, il l’a pris comment ?

– Il a accepté et n’a pas insisté.

– Et aujourd’hui, tu …

– Je ne sais toujours pas.

Sam n’insista pas. En bon ami, il ne voulait pas mettre Céléna dans l’embarras. D’un commun accord, ils décidèrent de s'arrêter et optèrent pour un petit café dans Edimbourg. La Barentine Victoria avait le charme typique des boulangeries françaises. La boutique s'avérait une parenthèse idéale pour déguster avec un ami, des viennoiseries. Ils choisirent un thé pour agrémenter ce petit-déjeuner improvisé. Céléna engagea la conversation :

– Sam, est-ce que je peux te demander quelque chose moi aussi ?

– Oui, toujours.

– Le gars qui m’a aidé, tu l’as rencontré et …

– Tu veux savoir quoi au juste, répondit-il, curieux.

– Non, rien , laisse tomber.

Céléna n’ajouta rien. Une fois la commande récupérée, elle revint sur ses pas, les bras chargés, un sourire collé aux lèvres.

– Je meurs de faim, régalons-nous.

Sam tentait de reprendre la conversation entamée mais Céléna coupa pour évoquer son futur voyage aux Etats-Unis. Puis, vint l’heure de reprendre la route, il n'était pas question de rater le vol pour Stornoway où elle était attendue.

Avant de descendre de la voiture, elle se retourna vers Sam, l’embrassa et lui dit à l’oreille :

– Ce sera une évidence et chacun de nous deviendra son essentiel. Voilà ce qu’est pour moi l’amour.

Sam la serra fort dans ses bras et après cette tendre étreinte regarda Céléna se fondre dans la foule.

Elle se présentait à l’accueil pour valider son départ et rejoindre le hall d’embarquement. Une odeur chatouillait ses narines, un doux parfum de chèvrefeuille. Surprise, la jeune femme se retourna pour découvrir d'où les effluves s’échappaient. Personne, le couloir était vide.

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