Chapitre 23 : Et si … - Partie 1 : Céléna début du rêve. (nouvelle version)
Céléna jouait avec le bracelet offert par Olivia. Rentrée depuis une semaine, les îles lui manquaient. John envoyait régulièrement des informations sur l’avancée des travaux du parc, elle était tombée sous le charme du lieu. Dans le même temps, Emy annonçait une grande nouvelle, sa grossesse de trois mois. Céléna appréciait la spontanéité de la jeune femme. Depuis leur excursion sur la plage, elles se laissaient des messages plusieurs fois par jour sans se lasser.
Ce matin, Céléna, assise à son bureau rêvassait quand Harold entra et la fit sursauter.
– Tu semblais à mille lieues, trois fois que je t’interpelle et pas de réponse, dit Harold soucieux, je me suis même demandé si tu étais encore là.
– Pardon papa, s’excusa-t-elle, regarde comme cet espace est magnifique. Franchement, l'agencement du parc du château m’inspire.
– En parlant de ça, je t’avais laissé les futurs plans pour la distillerie.
Céléna regarda son père, surprise. Depuis son retour, ils n’avaient pas eu le temps de discuter du passage du paysagiste. Elle avait débarqué à l’aéroport, et avait juste eu le temps de les embrasser. Ses parents prenaient à leur tour un vol pour l’Irlande. Elle farfouilla dans son bureau. Après avoir tout mis sans dessus-dessous, elle trouva une clé USB dans un écrin en forme de rose et reconnut la boîte. Pour confirmer sa première impression, ses yeux scrutaient le couvercle pour trouver la signature d’Emy.
– Tout simplement parce que je viens juste de la déposer, répondit Harold anticipant sa question.
Céléna glissa la clé dans le port correspondant sur son ordinateur et ouvrit le dossier qui s’appelait « Cœur de Malt ». Dès que le power point se lança, elle ne put quitter l’écran des yeux. Les images qui défilaient, étaient agrémentées d’un fond musical qu’elle reconnut aussitôt. Tout semblait si justement posé, rien n’avait été laissé au hasard. Les traits étaient d’une telle précision que le plan se dévoilait sous ses yeux avec subtilité. Si elle était en train de rêver, elle ne voulait pas se réveiller avant la fin.
Harold l’observait, sur les lèvres de sa fille se dessinait un sourire, et dans ses yeux brillait cette étincelle qu’elle avait quand elle était heureuse. L’effet était des plus réussis et le résultat à la hauteur de ce qu’elle désirait. Quand l’écran annonça la fin du diaporama, elle le relança pour le plaisir de le regarder à nouveau. Comment avait-il pu réaliser un tel exploit en si peu de temps ? Un artiste tout simplement. Sans savoir vraiment pourquoi, elle voyait ses doigts jouant avec le stylo qui esquissait le dessin. Un frisson l'envahit, les imaginant sur son corps. Troublée par cette pensée, elle la freina pour se concentrer sur le document. Lorsqu’elle arriva à la dernière diapositive, elle constata qu’il y avait une dédicace déposée : « avec le concours de Sam au piano ».
Harold prit la parole en premier :
– La boîte était au courrier ce matin, il m’avait promis que nous l’aurions d’ici la fin de semaine.
– Impressionnant.
– Nous en avons discuté et il m’a assuré que nous pourrions débuter les travaux d’aménagement fin janvier, ajouta Harold.
Céléna reprit le dossier, page par page et l’étudia avec une attention toute particulière. Il avait pensé aux moindres détails, des besoins de la distillerie et des envies des futurs clients. Et des siens, il avait lu en elle comme dans un livre ouvert, comme s’il avait perçu ce qui faisait vibrer son cœur. Et si, ses vœux venaient à être exaucés ? Comment pourrait-elle le remercier ? Les croquis de l’entrée donnèrent une vue d’ensemble classe. Un détail l’interpella, un petit rien qui pour elle avait tant d’importance et que d’autres ne verraient pas. Ses initiales « CMC » étaient déposées sur les aménagements en bois, support des créations végétales.
Harold l’interpella :
– Tout semble correspondre à tes attentes ?
– Bien mieux encore, se réjouit-elle, je n’en reviens pas. C’est un génie.
– Il m’a dit qu’il passerait début décembre, il doit faire une escale à Édimbourg.
– Tu sais précisément quel jour ? demanda-t-elle, impatiente.
– Le lundi de la semaine prochaine et il doit repartir le lendemain.
Céléna réalisa qu’elle ne serait pas là pour le rencontrer. Ce soir, elle prenait l’avion pour une semaine en Floride. Eléa et Lucinda ne lui avaient pas laissé le choix. Ses cousines avaient concocté un tas de surprises. Sa valise était prête et avait profité de la journée d’hier pour faire du shopping avec sa mère. Elle ne rentrerait que le mardi en fin de soirée de son voyage aux Etats-Unis. Une fois de plus, son père devrait prendre les choses en main. Peut-être pourrait-elle envisager de rentrer la veille ? Après tout, ses cousines comprendraient. Pourquoi ressentait-elle le besoin de le voir ? Elle prit son portable, hésita puis finalement le reposa. Ce serait pour une autre fois.
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