Chapitre 23 : et si... - Partie 10 : c'était elle. (nouvelle version)

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Mike, assis, attendait qu'elle apparaisse. Scrutant depuis dix minutes son portable, son esprit voyageait le long de l'océan. Une seule image restait calquée dans son esprit, les courbes de son corps joliment dessinées. Il imaginait les caresser avec ses mains puis fantasmer de découvrir sa peau du bout des lèvres.

Il observa ce qui l’entourait pour faire redescendre ce désir qui l’envahissait. Tout, autour de lui, le séduisait. La plage recouverte d'une épaisse couche de sable jaune clair, presque blanc rappelait étrangement celles de Stornoway. Il l'avait repérée sur la brochure de l'hôtel avec le slogan suivant « un lieu idéal pour voir son rêve devenir réalité ». Un bon présage, qui sait ?

Céléna pressait le pas, en retard par sa faute, même si Léa n'avait pas facilité les choses, en déversant un flot de détails sur sa rencontre avec Wilco. Après avoir vidé sa valise pour trouver la tenue idéale, elle opta pour un jean et une chemise blanche qui dévoilait en transparence sa poitrine, l’ensemble était agrémenté d’une jolie veste écossaise. Elle avait hésité entre une tresse ou un chignon pour dompter ses cheveux et pour finir par les libérer sur ses épaules. Toutes ses tergiversations lui avaient donné le tournis. Elle attrapa son sac et se précipita dans la rue où Lucinda et son homme l'attendaient. Heureusement pour elle, le chauffeur de taxi connaissait les lieux comme sa poche. Elle l'avait suppliée de l'emmener au plus vite à son rendez-vous. En y repensant, sa cousine avait joué son rôle à la perfection. La jeune femme lui avait promis un baiser pour chaque kilomètre parcouru. Ils la déposèrent près du ponton menant à la plage.

Ne tenant plus en place, Mike quitta ses chaussures, et remonta son pantalon à mi-mollet. Il avança dans le sable encore chaud à cette heure. Les pieds dans l'étendue bleu nuit, avec ses orteils, il jouait à soulever les coquillages et s'amuser à les retourner. L'un d'eux attira son regard. Sa teinte légèrement rosée faisait penser à ses lèvres dont il rêvait depuis son retour de St Andrews. Il se baissa pour le ramasser, et du bout de ses doigts effleura son contour.

Céléna laissa derrière elle les restaurants avec leur déferlement de brouhaha, passa devant les cabines de douche, remparts dressés pour se protéger des regards. La plage s’étendait à perte de vue. Quelques oiseaux se baladaient à la recherche de victuailles, des restes abandonnés par les touristes trop pressés pour effacer toute trace de leur passage. Elle voulait en faire de même, refouler Martin au plus loin pour ouvrir son cœur à une nouvelle histoire. Le soleil disparaissait dans les vagues, ramenant à chaque assaut quelques éclats d'or à fleur d'eau. La jeune femme l'aperçut enfin au loin, les pieds dans l'océan. Elle n'avait qu'une envie, se précipiter dans ses bras pour sentir la chaleur de son corps qu’elle convoitait. Pourquoi cet homme qui s'invitait dans ses nuits lui faisait tant d'effet ?

Quand Mike se retourna pour s'asseoir sur la serviette posée sur le sable, elle était là, telle une apparition. Son rêve prenait vie. Son regard ne pouvait se détacher du sien. L'obscurité qui s'immisçait entre eux, formait un léger voile. Tout semblait irréel. Si elle venait à s'évaporer encore une fois et s'il se réveillait une fois de plus seul dans son lit ? Il avait besoin avant tout de savoir si, quand il dirait son nom, elle ne disparaîtrait pas par magie. Il murmura du bout des lèvres :

– Céléna.

Quand elle entendit son prénom, les battements de son cœur accélérèrent, les papillons dans son ventre valsèrent. Céléna sentit tout son être fondre quand il frôla sa main, que ses doigts se glissèrent dans sa paume. Ils étaient si proches l'un de l'autre, elle frissonna de désir. Tout son corps s'éveilla. Le jeune golfeur déposa ses lèvres sur les siennes, elle attendait ce moment depuis la première fois où elle l'avait découvert sur le parcours. Le doux parfum de chèvrefeuille enivra tout son être. Toutes ses peurs s'envolèrent.

Sa bouche au goût sucrée, ses lèvres douces, le transportèrent en cet après-midi où il l'avait vu s'échapper. À cette heure, il voulait la protéger. Mike ne voulait pas rompre le charme, la nuit les enveloppa peu à peu. La pleine lune vint à son tour les bercer. Elle devenait le témoin d'une histoire qui n'appartenait qu'à eux. Ils s'assirent, et regardèrent dans la même direction.

C'était elle, Mike n'avait plus aucun doute. Il voulait la garder auprès de lui, il ouvrit ses bras, et elle vint se blottir contre son torse.

Et si, tout commençait ici ...

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