Mike ouvrit la porte à Céléna qui prit place derrière le pilote et une fois installé à son tour, se blottit contre elle. La proximité de leurs corps ne faisait qu’augmenter le désir que l’un et l’autre partageait. À l’avant les deux tourtereaux chantaient à tue-tête un air cubain qui n’arrangeait rien. Le jeune homme ouvrit la fenêtre pour reprendre un peu d’air. Il ne savait plus où donner de la tête, son envie de tout contrôler venait se heurter au lâcher. Céléna à ses côtés avait l’air calme et sûre d’elle. Cette jeune femme le faisait totalement craquer, ses mains devenaient moites. Pourquoi était-il dans un tel état ?

Lucinda jeta un coup d’œil dans le miroir qui se dissimulait derrière le pare-soleil pour observer sa cousine, rayonnante. Comment ne pas être heureuse pour celle qui la veille lui confiait ce qu’elle avait vécu en France et le mois dernier à St Andrews ? Le plus étonnant encore était de constater que le beau gosse à ses côtés était tel qu’elle l’avait décrit. Comment ne pas succomber à son charme ? Elle la connaissait depuis si longtemps et ce soir dans les rues de Jacksonville, Lucinda se réjouissait de la savoir heureuse. Elle repoussa lentement le pare-soleil, pour ne pas perturber ce moment qui leur appartenait.

La voiture s’arrêta au pied de l’hôtel, Mike descendit et attendit un peu en retrait sa partenaire. Les deux femmes se serraient fort l’une contre l’autre. Dans le regard du chauffeur brillait la même étincelle que celle, allumée dans le sien. L’Américain tendit une cigarette au golfeur qu’il refusa poliment. L’homme porta le mégot à sa bouche, expulsa la fumée et lui dit :

– Tu sais franchement prend soin de ta beauté. Lucinda m’a raconté son histoire et si je n’étais pas autant dingue de ma poupée, je pourrais jouer au chevalier servant sans hésiter.

Mike le regarda un peu surpris par les propos de cet inconnu. Cependant il comprenait très bien ce qu’il voulait dire. Il avait devant lui la femme de son rêve, celle que son cœur attendait, celle pour qui, il donnerait sa vie encore et encore.

Céléna observa Lucinda disparaître au coin de la rue avec son Taxi Boy, avant de partir, elle lui avait glissé à l’oreille qu’elle n’avait pas besoin de l’attendre. Pour la première fois de son existence, la jeune lady savait que cette nuit ne serait que la toute première parmi tant d’autres.

Après être passé par l’accueil, pour s’assurer que tout était en ordre. Mike laissa un message à Wilco, pour signaler qu’il le rejoindrait en fin de matinée pour l'entraînement. La réponse fut immédiate, comme lui, il ne semblait pas dormir : « Pas de soucis. onze heures sur les greens. Parfait pour moi, bonne nuit ». Il glissa son téléphone dans la poche de son blouson avant de s’engouffrer dans l’ascenseur. Le jeune golfeur se contenta de l’observer, nos jeunes gens partageaient l’espace avec un couple de retraités qui ne les quittait pas des yeux.

Elle était là et tout à coup semblait inaccessible. Ses joues prenaient de jolies teintes rosées. Sa mémoire photographiait chaque détail. Olivia lui avait appris que la beauté résidait dans de tout petits riens. Il ferma alors ses paupières, et voyait tout d’elle se dessiner dans sa mémoire. Sans en rendre compte, il souriait. Son dos plaqué contre la paroi, il ne souhaitait qu’une chose, la serrer contre son torse.

Céléna attendait sagement que l’ascenseur gravisse chaque étage, bien trop lentement à son goût. Pourquoi n’étaient-ils pas seuls ? Elle aurait pu se faufiler pour le rejoindre et bousculer la femme qui se tenait proche d’elle. Hors de question. Elle patienta, elle l’avait fait jusque-là. Comment décrochait son regard ? Tout l’attirait, elle rêvait de déposer ses mains dans ses cheveux, de caresser ses lèvres du bout des siennes.

Finalement, l’impatience avait eu raison d’eux. Descendu cinq étages avant, nos jeunes amants avaient gravi les escaliers des issues de secours. Arrivés sur le palier, ils reprirent leur souffle. Une fois devant la porte, les battements de leur cœur accélérèrent, chacun pouvant sentir celui de l’autre. Mike maladroitement échappa la carte magnétique qui permettait de déverrouiller l’entrée. En se penchant pour la ramasser, leurs têtes se heurtèrent provoquant un fou rire. Le jeune homme n’arrivait plus à réfléchir, son corps pensait pour lui. Sentir son parfum subtil, effleurer sa peau. Découvrir qu’elle frissonnait dès que ses lèvres s'approchèrent de son cou, le rendit fou d’amour.

Céléna ouvrit délicatement la porte, prit sa main et l’attira vers elle avec tendresse. La lune était le seul témoin de cette nuit et diffusait une lumière irréelle. Chacun d’eux devenait cette ombre qui ondulait, dansant une valse à quatre temps. Elle déposa ses doigts lentement sur sa chemise, effleura ses pectoraux à travers le tissu. La pianiste jouait sa partition sur le corps du golfeur qui peu à peu s’abandonnait. Chaque bouton cédait à la finesse de ces gestes. Quand elle découvrit son torse, ses tétons ainsi exposés, elle fit une pause.

À son tour Mike frôla sa poitrine qu’il découvrit lorsque sa main se faufila sous le chemisier de sa si jolie écossaise. Avec doigté, il dégrafa le soutien-gorge pour libérer les deux mamelons. Quand il caressa le galbe de son sein, il posa du bout des lèvres un baiser. Céléna frissonnait de plaisir à chaque fois que son amant s’attardait sur une parcelle de son être. Leurs bouches vinrent se blottir l’une contre l’autre, avec sensualité leurs lèvres s’unissaient. Belle gourmandise que celle de leurs langues qui se mêlent et s’emmêlent. Leur fougue se métamorphosa avec volupté, ils étaient deux amants effeuillant avec passion le corps de l’autre.

Mike prit Céléna dans ses bras, la déposa sur le lit. Un nuage dissimula la lune. Seul au monde et ils firent l’amour pour la première fois.