Au petit matin, Mike se réveilla. Il ne put la quitter du regard pour s’assurer que sa belle au bois dormant était toujours à ses côtés. Il craqua devant le sourire offert pendant son sommeil. Il se pencha et ses doigts paressèrent sur sa joue, il ne savait pas s’il devait la réveiller. Ses mains s’attardèrent sur les courbes que les draps laissaient entrevoir. Il était jaloux qu’ils puissent aussi facilement l’envelopper. Comment ne pas vouloir la protéger encore plus aujourd’hui ? La lune avait cédé la place au soleil, les rayons couraient avec grâce sur son corps. Il passa ses mains dans les boucles brunes étalées sur l’oreiller, jouant à entortiller les mèches autour de son doigt. Aujourd’hui, il prenait conscience que le destin les avait rapprochés. À moins que tout simplement, les lettres ne fussent de petites pierres que la vie s’amusait à semer pour eux.

Céléna ouvrit un œil, puis l’autre et découvrit son beau golfeur. La luminosité le rendait irréel. La douce odeur de chèvrefeuille embauma leur deux corps au petit matin. Dans la chaleur de la nuit, il avait murmuré de jolis mots au creux de son oreille. Leur écho résonnait encore à l’aube. Une douce mélodie fredonnait au petit matin par ses doigts s’égarant sur sa peau. Doucement, il avait retiré le drap. Il y a encore quelques heures, le tissu les recouvrait pour garder la chaleur de leurs corps. Sa tête calée au creux de son épaule, lentement elle s’était endormie avec le même sourire qui apparaissait sur son visage au réveil.

Leurs regards se croisèrent, leurs bouches se retrouvèrent pour savourer le plaisir de ne plus se quitter. Mike se surprit à vouloir satisfaire la moindre de ses envies. Il voulait la combler. Céléna le devança, sa bouche venant enrober son intimité avec légèreté et subtilité après l’avoir dévoré de baisers. Mike lâcha prise, une sensation d’être libre et d’être aimé, le comblait. Leurs corps ne firent plus qu’un, quand Mike se glissa dans le jardin secret de sa merveilleuse partenaire. Leurs esprits voyageaient de l’un à l’autre à chaque va-et-vient. Jusqu’à cet instant sublime où les deux amants ne purent plus contenir l’émotion vive qu’ils ressentaient. Sans plus de retenue, Mike s’abandonnait dans un dernier râle.

Céléna, allongée sur le ventre, l’admirait. Les traits du jeune homme s'étaient assoupi. Elle appréciait sa chance et cala sa respiration sur la sienne. Elle pouvait enfin se sentir vivre pleinement. Elle se leva et fila sous la douche. L’eau chaude se déversa en fines gouttelettes sur sa peau. Elle apprécia chacune d’elles. La fine ondée faisait rejaillir peu à peu le bonheur ressenti à chaque fois qu’il était venu se réfugier en son for intérieur. Céléna rêvassait, tout de son amant, la charmait, de ses yeux pétillants, à sa bouche sensuelle, jusqu’au galbe de ses fesses qu’elle s’était surprise si souvent à admirer au bord des greens. Depuis le jour où son père l’avait désigné sur les greens à St Andrews, elle sut que c’était lui. Et elle voulut apprendre à le connaître. Ce sont ses amis et ses grands-parents qui en parlèrent le mieux. Quant à cette lettre qu’elle l’avait échappée dans le coffret de whisky lorsque Martin était venu la kidnapper, elle était pour lui. L’avait-il réalisé ? Quand elle arrêta le robinet, Mike se tenait là, devant elle. Il l’attendait avec la serviette, ses deux bras ouverts. Elle se précipita et sauta à son cou, manquant de le faire tomber à la renverse. Il l’a pris tout contre lui et l’embrassa.

…

Il était dix heures trente, Mike devait rejoindre Wilco. La compétition commençait en début d’après-midi, les deux athlètes devaient s’échauffer. Pourtant comment la laisser planter et se priver de sa présence. Il ne voulait rien imposer, surtout pas. Céléna s’approcha de son oreille et murmura :

– Je te rejoins, je passe voir mes cousines et ensuite je ne te quitte plus.

Mike sentit le poids qu’il avait sur l’estomac s’envoler. Pourquoi était-il dans cet état ? Pourquoi réagissait-il comme un gamin ? Et pourquoi finalement il s’en fichait d'être aussi puéril? Chacun grimpa dans le taxi qui les emmenait dans deux directions opposées. Au moment où chacun ne put plus percevoir l’autre, il leur suffisait de poser leur main sur leur cœur, pour se dire qu’il ne serait jamais loin l’un de l’autre.

…

Mike arriva sur les greens, son partenaire de jeu l’attendait avec le même sourire radieux que celui que son visage laissait entrevoir. Wilco affirma :

– Toi, tu as retrouvé ta princesse.

– Oh, tu ne penses pas si bien dire, ajouta Mike.

– Mon pote, ça se lit dans tes yeux. Tu es raide amoureux.

Il était tout simplement heureux.

– Tu te sens prêt à relever un autre défi ?

– Bien plus encore, à nous de jouer.

Après une bonne heure sur le practice, les deux golfeurs se rendirent en salle de débrief, pour les dernières consignes. Le tournoi débutait, rien ne les arrêterait. Ce week-end, ils graveraient leur nom sur le trophée.

…

Céléna déboula à l’appartement, essoufflée. Elle fila dans sa chambre sous le regard amusé de ses cousines. Lucinda et Léa la suivirent sans un bruit et attendirent dans l’embrasure de la porte. Céléna courait dans tous les sens, sa valise était encore étendue sur son lit, comme elle l’avait laissée la veille.

– Aidez moi les filles, je dois le rejoindre. Je lui ai promis que je serai là quand il frapperait son premier coup.

– T’inquiète pas Céléna, Wilco m’a prévenu. Le tournoi commence dans une heure. Nous avons le temps de trouver la tenue idéale. Et ton taxi t’attend déjà en double fil.

– Si vous saviez…

– Tu n’as besoin de rien dire, ça se voit. Tu l’aimes.