Sous la neige une fleur a éclos
Sous la neige une fleur a éclos
Dans le ciel une étoile est tombée
(Ange déchu pour l'éternité ?)
En silence s'est éteint un mot
Des lèvres tendrement
Ont scellé un serment
Vieux d'un millier d'années
Doucement, l'aiguille a bougé
Au crépuscule les ombres ont dansé
Le feu est mort dans la cheminée
-Cendres chaudes à l'odeur de fumée-
Parmi la brume une silhouette s'est perdue
Sans un bruit, a disparu
Une goutte d'eau miroite, pendue à une feuille dorée
Les nuages à l'horizon se sont effacés
Sur une plage des vagues ont échoués
Ramenant à terre des trésors à l'océan dérobés
Près d'un arbre un chat est passé
La fourrure toute pleine d'étoiles de rosée
Lentement des yeux se sont fermés
Un oiseau, d'une branche, s'est envolé
Le vent, au sommet des montagnes, a hurlé
Avant de s'en aller murmurer au cœur de quelques vallées oubliées
Des lucioles au-dessus d'un lac ont virevolté
Feux-follets égarés
Un sourire de lune, sur un toit s'est posé
Blanc et courbe, en équilibre sur les tuiles il s'est reposé
Pour repartir la seconde d'après
Une cascade dans le vide s'est jetée
Et la terre n'a jamais heurtée
La poussière sur une horloge s'est déposée
Sans parvenir à en atténuer la rigide beauté
Des ronces un ancien banc ont emprisonné
Sous un immense châtaignier
Lors d'un soir d'été
Des rires ont fusé
Puis se sont arrêtés
Des souvenirs ont surgis du passé
Pour, au présent, se raviver
À la croisée des chemins se dresse un rocher
Qu'un éclair, une lame ou l'érosion a brisé
Mais malgré sa blessure il semble veiller
Trônant au carrefour de quatre sentiers
Il suffit parfois d'un rien, d'une image, d'un son
D'un sentiment, d'une sensation
De pas grand chose, dans le fond
Pour voir, un instant, le monde d'une autre façon
Pour le regarder comme on ne l'a jamais fait
Et comme, peut-être, on ne le fera plus jamais
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