Brume matinale

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 6h. Les chants des oiseaux accompagnent les premiers rayons de soleil venus poindre contre la façade couverte de lierre de l’immeuble. Une fenêtre restée entrouverte laisse pénétrer l’air frais. Octobre n’a pas dénié prendre ses marques. L’automne ne siège pas encore dans son trône coloré. Pas un nuage dans le ciel. Pas l’ombre d’une goutte qui en descendrait. La journée sera chaude. Encore.

 Il est allongé sur le dos, perdu dans cet espace délicieux séparant le rêve du réel et qui confère aux minutes un sentiment d’éternité. Un parfum de fleur vient caresser l’entrée de ses narines. Le matelas sur lequel son corps repose s’enfonce légèrement avant de reprendre sa forme initiale. L’odeur s’éloigne. Une porte s’ouvre puis se referme. Une forte pluie semble tomber derrière elle. Quelques instants. Puis le silence prend place. On n’entend plus les oiseaux. Juste le bruit de la rue. Et de nouveau une porte qui s’ouvre. Comme ses yeux.

 Il l’observe. Ses longs cheveux noirs se répandent de part et d’autre de son buste, ne cachant que partiellement sa poitrine nue. Une serviette bleue nuit nouée autour de la taille, elle pose sur lui un regard tendre. Il aimerait pouvoir dire quelque chose, émettre un son, mais la fatigue est encore trop présente et la lutte opérée pour garder les yeux ouverts mobilise toutes ses forces. Elle fait un pas vers lui. Le nœud à sa taille se défait, laissant tomber au sol le seul morceau de tissu la séparant de son costume de venus. Elle est désormais nue devant lui, et fait un nouveau pas dans sa direction. Ses jambes son désormais collées à son lit, et son sexe n’est plus qu’à quelques centimètres de lui. De nouveau l’odeur de fleur envahit la pièce et ses narines. La brune s’agenouille et vient déposer ses lèvres contre les siennes. Il ferme de nouveau les yeux. De plaisir cette fois. Il n’y a plus besoin de lutter. Il sent son corps se tendre tandis que les mains de cette femme courent sur son torse et dans ses cheveux. Puis ses mains descendent le long de son ventre et…

 - Excusez-moi ?

…viennent caresser son…

 - Excusez-moi ?

 - Qui me dérange là ?!

 - C’est moi. Pardon mais je pense que vous avez mal lu l’énoncé.

 - Comment ça ? C’est le matin, il y a une femme aux cheveux bruns, je pense être dans le thème non ?

 - Et bien non justement. J’ai hésité à vous couper avant, notamment parce que l’erreur semblait un peu grossière, mais c’était le mot « brume » qu’il fallait lire. Pas « brune ».

 - Ah. Mais je fais quoi du coup ?

 - C’est vous l’écrivain, pas moi. Vous trouverez bien quelque chose.

 6h. Il se réveille tout juste et allume machinalement son ordinateur. Il ouvre une page internet, lit rapidement le défi de la journée et charge un nouveau document word. La lumière bleue pénètre difficilement la barrière de ses paupières à peine entrouvertes. Tout est flou. Un voile s’est déposé devant ses yeux. La brume épaisse à l’intérieur de son crâne entame seulement de laisser ses idées s’organiser. Il commence à écrire. Un homme se réveille.

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