6 –Et le désir s’accroit quand l’effet se recule *.

5 minutes de lecture

  En sortant de ma chambre je croisai Lucia dans le couloir.

  — Bien dormi ? Vous descendez déjeuner ? Vos amies sont déjà en bas !

  — Lesquelles ?

  — Pas les deux pétasses, elles sont encore chez l’autre français !

  — Ah ! Et celle qui est venue avec lui ?

  — Je crois qu’elle est restée seule ! Elle t’intéresse je vois ! Bon je dois aller travailler, tu m’appelles quand tu veux, tu le sais ! Mais ne tarde pas trop… Chuuutt ! La femme au fond du couloir c’est la responsable d’étage, j’y vais.

  Dans l’ascenseur, un couple d’allemands se chamaille gentiment, le garçon me jette des regards langoureux, presque des clins d’œil, auxquels je réponds d’un large sourire… adressé à la fille. Une grande bringue aux cheveux courts, blonds vénitiens et aux yeux clairs, trop maquillés, lui donnant un look à la Twiggy, pas désagréable au fond. Du coup, le type se rembrunit et prend le bras de sa compagne pour sortir de l’ascenseur en me bousculant légèrement. Pas de chance pour lui, elle se retourne vers moi m’adressant à son tour un grand sourire lumineux en s’excusant pour la maladresse de son compagnon qui préfère s’éloigner sans un mot. Nous le suivons jusqu’à la salle du restaurant.

  —Tschüß (1) ! Me fait-elle en entrant, ajoutant un petit signe de la main au moment où il se retourne vers nous, manifestement pas très content.
  — Sag deine freund, von mir, auf wiedersehen (2) ! Répondis-je, en me dirigeant vers l’autre bout de la salle pour rejoindre mes quatre copines (3).

  Ce matin, pas d’alcool, un petit déjeuner reconstituant dont elles avaient bien besoin, je crois. Pain grillé, œufs au jambon, salade de fruits, « romeo e julieta », bolo de fuba, bolo de arroz (4), le tout arrosé de thé et de café. Assis entre Pénélope et Charlotte qui me font du genou et du pied sans complexe, je les contemple toutes les quatre engouffrant une quantité de gâteaux, fruits et œufs qui me sidère. Je me contente d’une tranche de bolo de fuba et une tasse de café.

  Après ce copieux breakfast nous partons découvrir les alentours, Penny accrochée à mon bras droit, Charlie au gauche, Marie et Cindy se tenant par la main. Nous marchons au hasard, admirant, sur notre parcours, une jolie bâtisse décorée, une église, quelques maisons de type colonial, au milieu de la foule déambulant derrière des musiciens de rue. Dans le vieux quartier de Rio nous avons bu quelques bières et mangé des cartola (5) dans une lanchonetes (sorte de snack). Nous avons pris le tram jusqu’au mont du Corcovado pour admirer le Cristo Redentor. Puis nous nous sommes rendus sur la plage de Copacabana, où elles ont pu parfaire leur bronzage durant plus d’une heure en me faisant admirer leurs charmantes silhouettes et leurs poitrines parfaites, Pénélope précisant « tu sais qu’ils sont naturels, tu les as suffisamment palpés dans l’avion ! » « Et les nôtres sont aussi naturels que les siens, tu pourras les palper quand tu veux !» dirent les autres avec ensemble dans un grand éclat de rire.

  Revenus à l’hôtel, je demandai au concierge des nouvelles de Trineo et d’Aurore. Il m’apprit que Trineo était sorti avec Olga et Cadeau tandis qu’Aurore était allée chercher des amis à l’aéroport.
  Les filles décidèrent de prendre les choses en main (6), si l’on peut dire, en m’entrainant vers leur chambre afin disaient-elles de se reposer. Ce genre de repos allait finir par me fatiguer. Mais je n’ai jamais su refuser de rendre service à une jolie femme, alors quatre… (7)

  Dans la chambre de Penny, deux grands lits avaient été rapprochés afin que côte à côte ils forment un lit pour quatre personnes. Charlie n’ayant qu’une mini robe et son slip de bain fut la première nue et se rendit dans la salle de bain. Penny et Marie me déshabillèrent sans plus de cérémonie et m’entrainèrent sous la douche. En revenant dans la chambre, serré de près par mes trois sylphides, je constatai que Cindy, assise dans un fauteuil en face des lits, était toujours habillée lorgnant un endroit précis de mon anatomie (8) qui tentait d’imiter le salut romain.

  — Tu ne viens pas avec nous ?

  — Je préfère les filles !

  — Alors viens on partagera !

  — Je suis une contemplative, je préfère regarder, à chacun ses plaisirs !

  — T’en fais pas, me dit Penny, elle se décidera sûrement une fois excitée par le spectacle. En tout cas, tu vas avoir fort à faire avec nous trois.

  Elles avaient dû se mettre d’accord sur l’ordre de passage, car Marie et Charlotte s’occupaient l’une de l’autre tandis que Pénélope, agenouillée au-dessus de mes hanches, caressait lentement de ses fesses mon éminence afin, semblait-il, d’en apprécier la roideur. À ce stade, pas de souci, elle pouvait s’empaler à sa guise mais la gueuse guignait en geignant mon "groin de cochon", disait-elle, en venant lui présenter son nid douillet, impeccablement rasé de près, parfumé au miel et à la cannelle, tatoué d’un point d’interrogation, les lèvres gonflées, humectées et luisantes, le bouton servant de point à l’interrogation.

  — Joli tatouage ! Que signifie-t-il ?

  — C’est une question à laquelle ceux qui le voient doivent répondre (9) ! Embrasse-le sauvagement, comme tu m’embrassais sous la douche il y a un instant, introduis cette langue que tu accrochais à la mienne tout à l’heure et mordille gaiement tout ce que tu pourras. Tu verras, sans doute tout à l’heure, celui que j’ai dans le creux des reins, une flèche dirigée vers l’anus avec inscrit « pourquoi pas » Et chez Marie par contre tu pourras y voir un panneau de sens interdit. À chacun ses plaisirs et comme disait ce vieux cochon de Corneille « le désir s’accroit quand l’effet se recule !»

  Pendant ce temps Charlie et Marie s’étaient approprié les parties délaissées (10) par Penny, et s’employaient à faire reluire l’objet comme on astique une clarinette dont elles jouaient d’ailleurs, mettant les doigts partout et manipulant l’ensemble comme pour interpréter « Petite fleur » en embouchant le bec tour à tour. La scène devait être cocasse car Cindy, toujours habillée, assise dans le fauteuil, nous regardait en riant aux éclats par moment. Mais après plus d'une demi-heure de caresses, d’attouchements et de pénétrations diverses et variées, Cindy décida de nous rejoindre et se déshabilla.

  Léchouillant et suçotant de-ci de-là, la pignocheuse minaudait et du coup c’est dans sa bouche que se termina l’affaire avec force plaisanteries de ses compagnes et plates excuses de ma part. Elle avala le tout, les moqueries , mes excuses et le reste sans plus se plaindre.

Notes :

*Suggéré par Penelope, emprunté à Cinna de Pierre Corneille.

1) Salut !

2) Dis au revoir de ma part à ton ami !

3) À ce moment là, co-pines, ce n’est qu’un souhait de ma part.

4) Roméo e julieta : pâte de goyave et mineiro (fromage de type feta), Bolo de fuba : sorte de cake au lait de coco, bolo de arroz : gâteau à la farine de riz.

5) Cartola : Sorte de crêpe de manioc, garnie de fromage fondu, bananes grillées et saupoudrée de cannelle.

6) Je sais bien à quoi vous pensez !

7) En fait, vous aviez raison de le penser !

8) Merci, Georges, de me prêter main forte (lorgnant…. anatomie, du Gorille de Brassens).

9) On imagine bien le type de réponse espérée par la jouisseuse.

10) Momentanément.

Annotations

Vous aimez lire Jacques IONEAU ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0