015 - une bonne âme

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C’est d’agréable de traverser le centre à pied pour aller et venir à la Cathédrale Sainte-Claire. Je me limite à une seule fois par jour et pas trop longtemps, juste histoire de me recueillir en début d’après-midi à l’heure de la sieste où tout est calme. À l’aller je réfléchis à ma vie. Au retour je pense à mon existence. Sur place j’ai une cellule où me changer pour circuler en clarisse de chapelle en chapelle en allumant une bougie ici et là. Ma coiffe recouvre entièrement mes cheveux rouges. J’ai une bague « c », une croix « x » autour du cou et une boucle d’oreille avec le logo de la GC34, deux anneaux de chaîne en hommage aux marraines Isa et Paloma. À chaque fois la clarisse principale m’attend à la sortie, en civil, et on traverse les jardins en discutant de tout sauf de religion, de royauté ou autre sujet clivant, comme des amies qui traînent. Elle est si belle, si grande, si brune, elle en impose, elle a de la classe. On se quitte toujours à peu près au même endroit, près du labyrinthe. Un jour elle me fait une bise en guise d’au revoir. Jour après jour de plus en plus près de ma bouche. Et un jour le bisou arrive. Le lendemain il est plus appuyé. De plus en plus long. De plus en plus profond dans le labyrinthe pour être à l’abri des regards. C’est juste un truc intime, entre nous, sans arrière pensée. Et ça finit par devenir un baiser, tendre, soyeux, agréable, en toute innocence, qui s’accompagne de quelques caresses contre le mur du calvaire. Mais sans plus. Sans rien faire de mal. Sans mauvaise intention. De l’affection, pure. Qui nous rend heureuses même entre ces moments suspendus dans l’absolu. Jusqu’aux retrouvailles intenses. Jusqu’aux au revoir où je me sens si légère à rentrer chez ma légitime le cœur plein d’amour et le corps vibrant de ces ondes de bonheur. Le lendemain j’avoue à Kate :

  • Je me sens enfin vivante.
  • C’est ce que j’ai ressenti aussi quand Paloma m’a révélée à moi-même. Mais elle n’y est pour rien. Et pour toi je n’y suis pour rien non plus. Tout est en toi, Dani. Et je crois, en toi. Tu es meilleure que nous. Améliorée. Parfaite. Pour ce qui est de ton corps. Mais par ailleurs, tu es sensible, bonne, juste, pure. Et par ailleurs, il s’agit de ton âme. C’est de là que tu es le plus vivante, plus que dans ton esprit, plus que dans ton cœur, plus que dans ton c…

Et on éclate de rire, jusqu’aux larmes. Quand on arrive à se calmer, je peux enfin lui répondre que :

  • En fait, je crois bien que je crois vraiment en moi aussi. Mais pas en Dieu ou je ne sais quoi d’invisible. J’ai pas la Foi non plus, en rien mais quand je croise quelqu’un, j’arrive à deviner si c’est une mauvaise ou une bonne âme.

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