016 - pour ce moment
Avec Cam on s’est mise d’accord. On n’est pas obligées. On n’a pas besoin de ça. Ce n’est pas ce qui définit notre couple. On est bien des filles de la 34, réputées frigides contrairement à toute la société qu’on se prépare à diriger. Un contre courant. Une limite nécessaire à toutes ces dérives. De quoi remettre un peu d’équilibre au comportement humain qui a dévié avec la disparition et le nihilisme des garçons et de leurs guerre. Tout a basculé un peu trop fort dans le peace and love. Et nous, la promotion 34, on a été sélectionnées pour s’assurer de ne pas sombrer trop profondément dans la luxure de nos anciennes. Aujourd’hui, la Reine Clémence règne mais c’est Rachelle, directrice des promotions du Grand Chelem et mairesse de la capitale qui continue de diriger la planète. Avec Cam, on est convoquées.
- Les filles. Ce n’est plus le passé ou notre lignée qui définit notre identité. C’est qui on est aujourd’hui. Et on ne doit pas non plus se faire aveugler par un avenir qui s’écrit et se réécrit tous les jours., calendrier ou pas. Dani, attention à Kate, elle est déviante et tu ne l’es pas. On a besoin que tu restes toi. Heureusement, tu as Cam. Vous êtes parfaites l’une pour l’autre même si ça avait mal commencé. Je suis extrêmement fières de vous. La 34, vous êtes mon chef d’œuvre. Et je tiens à vous toutes plus que tout. C’est pour ça que je continue d’être un peu invasive pour vous guider et vous conseiller. Je serai toujours là pour vous. Dani, tu es un peu le centre de notre monde maintenant mais Cam, tu es aussi notre arme secrète. Une arme de dissuasion. C’est ça aussi l’esprit de la 34. Avoir deux coups d’avance.
L’après-midi je me retrouve à nouveau face à Kate, pratiquement en peau à peau et je fixe la limite.
- Kate, plus les doigts. Je veux que ça reste en surface.
- D’accord. Juste derrière alors ?
Pourquoi pas ? Elle me montre le chemin, sur elle et ensuite je la sens, sur moi. Et nos ventres humides se frottent, nos corps chauffent, nos esprits brûlent, je vibre de tous mes sens avant de perdre conscience. Quand je me réveille, je réalise qu’on vient de faire l’amour, si bien, si fort qu’on en a même partagé nos fluides. Rachelle m’avait prévenue. Mais je me sens bien. Je me sens claire avec moi-même. Elle me regarde avec tendresse, je l’embrasse. On ne regrette rien. Rien de rien.
- Kate, je ne serai jamais à toi.
- Je sais. Et je ne serai jamais à toi non plus. Mais là, en ce moment, dans le présent, je suis heureuse que tu sois dans mes bras, entre autres.
- Merci pour ce moment.
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