Adé tient à me présenter les deux filles du Grand Chelem 34, Cam et Dani et elle nous observe pour voir nos réactions. La brune me rassure :

• T’inquiètes pas, c’est Adé qui est inquiétante. Alors comme ça tu as réussi à attraper Benjamin et le faire rentrer à la maison ?
• Oui mais je me demande en fait si il ne s’est pas laissé attraper.
• En tout cas il ne s’éloigne pas loin de toi, on sent votre attachement.

Dani me regarde sans rien dire. Elle me jauge. Elle se méfie. Cam est beaucoup plus cool. Elle me prend par l’épaule pour discuter à part. J’ai tout de suite confiance en elle.

• Cam, tu as l’air normale par rapport aux autres.
• Toi aussi Elin. Te laisse pas embobiner par ces bonnes sœurs.

J’aperçois une dame, superbe, rayonnante, heureuse, pleine de joie, simple, une maman. Je sens son odeur rassurante d’ici. Elle est fascinante.

• C’est qui la dame au fond, avec le bébé ?
• Aline ? Viens, je vais te présenter.

Elle aussi m’a remarquée. Elle se lève à mon approche. Elle a l’air émue. Moi aussi je pense. Cam nous présente :

• Elin, Aline. Tiens, comme c’est étrange.

On se fait la bise. J’ai l’impression qu’on se connaît.

• Bonjour Elin, ça faisait longtemps. J’ai bien connu ta mère, Zoé, c’est moi qui l’ai aidé à trouver un prénom quand tu es née. C’est loin et je ne me souviens pas beaucoup de ma vie d’avant mais ça je ne l’ai pas oublié. Ça a l’air d’aller on dirait. Tu sais, moi aussi je vis avec un garçon. On vient de faire un bébé, une fille évidemment.

Elle me la met dans les bras pendant que son Willem la rejoint avec plein de gestes tendres. Le bébé gigote et qui rit en me regardant avec ses grands yeux verts. Aline en est surprise :

• Ça alors, on dirait qu’elle aime Elin. Émeline. Tout s’explique. On l’a appelé Émeline, maintenant on sait pourquoi.

Adé est en transe tellement elle n’en revient pas. Cam vient me rassurer.

• Tout est toujours magique avec elles. Mais j’avoue que là elles font fort. On se calme les « soeurcières », vous allez lui faire peur.

Mais je ressens tout le contraire. Tout ça me met en joie. Je ressens même du bonheur. Je me sens chez moi. Adoptée. Comme si je rentrais dans ma famille.