32 - Elin - des copines

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  • Je suis Elin Thunberg Virein, Marchalle du Nord. Et toi ?
  • Camélia, exorciste du Sud. Moi aussi je regrette. J’ai été maladroite.
  • On oublie. Tu as le droit à une seconde chance. Comme toute ta promo.
  • Je vais faire en sorte d’en être digne. Mais dis-moi, what do you do here ?
  • C’est à cause de mes cours de français. Je dois avoir une activité artistique en rapport avec la langue. Alors je viens ici réciter des poèmes. Mais comme c’est très ennuyant, j’ai eu l’idée de le faire en suédois. Là, ça faire rire tout le monde. Personne n’y comprend rien mais c’est drôle. Tour est dans l’interprétation. Parce que le texte, lui, ne parle que de vent froid qui souffle sur la vie.
  • Je suis désolée d’avoir été un vent froid. Tu passes quand ?
  • Tu arrives trop tard. Et toi ?
  • Je suis juste venue voir Marylène. On a des réunions secrètes dans la 34. Même Paloma n’est pas au courant, c’est une 28.
  • Je sais quelque-chose qu’elle ne sait pas alors ?
  • Oui mais toi tu es une Marchalle, du Nord indépendant.
  • On préfère dire neutre.
  • Tu me manques tellement.
  • Me too. I want my girl back.
  • Your friend girl or your girl friend ?

Quelle déception ! Elle n’a pas compris. Elle recommence. C’est mort. On y arrivera jamais. Je n’ai rien à lui répondre. Je me lève et je m’en vais, c’est tout. C’est bien triste. Mais c’est comme ça. Tant pis. Elle m’appelle mais je ne me retourne même pas. Elle se précipite et me bloque la sortie. Je pleure et j’essuie mes larmes. Je sors mon phaser, on entend l’étonnement de l’assistance, la musique s’arrête et je vise Camélia pour qu’elle s’écarte mais elle crie :

  • Je t’aime !

Je baisse mon arme, je la range dans son étui et je réponds :

  • Moi non plus.

On se jette dans les bras l’une de l’autre sous les applaudissements. Mais on ne joue pas. Ce n’est pas du théâtre. C’est juste que je n’ai pas pu tirer. Quand une Marchalle sort son arme, c’est pour l’utiliser, pas pour faire de la dissuasion. Aussi faut-il être sûre de son geste. Je pensais l’être. Je ne l’étais pas. Parce qu’elle est mon amie. Et quelque soit le genre d’amitié qu’elle me porte, je dois l’accepter. On est des copines.

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