37 - Elin - dans mon cœur
Quand Rachelle me félicite je pense à autre chose. Ici il fait froid et humide. Laguna me manque. Benjamin me manque. Camélia me manque. J’espère qu’elle est là aujourd’hui et pas en stage je ne sais où. Je me concentre pour écouter Rachelle :
- Je suis contente que quelqu’un veille sur les promotions. Tu viens de sauver une GC-28. Pourquoi tu ne viens pas t’installer plus près, il y a des maisons de libre au centre.
- En navette je ne suis qu’à deux minutes. Et c’est souvent préférable d’être à l’écart. Je préfère le climat de l’Ouest. On va peut-être même s’installer dans une des grandes maisons blanches de Laguna Beach, avec Benjamin. Mais pas trop près de Greta. À ce propos, j’aimerais ne couvrir que l’Ouest avec mon habilitation de Marchalle. Il y a assez d’agents de l’Octogone ici pour faire le travail.
Rachelle sait qu’elle n’a pas le choix. C’est ça ou je démissionne. J’ai besoin de me centrer dans ma nouvelle vie. Et aussi renoncer à Cam. Je passe à son bureau en partant. Sa porte est ouverte. Elle a l’air affairée devant des écrans avec des dossiers à la main. Je me mets dans une position nonchalante de désir, appuyée sur la poignée et je toque pour attirer son attention. Elle jette un œil dans ma direction et elle a un mouvement de recul, surprise. Elle pose tout et vient me voir. Elle m’embrasse et elle me sert dans ses bras. Ça fait du bien de la sentir. J’aimerais que cet instant dure toujours. Je n’arrive pas à retenir mes larmes. Elle non plus. Pas besoin de parler. On n’a pas envie de nous dire que c’est fini. Elle est mon soleil. Un autre m’attend, à l’Ouest. Elle, reste ici. C’est bien triste. Il faut mettre des mots là-dessus :
- Camélia, j’ai adoré être ton amie. Maintenant, je vais passer l’éternité à en chercher une autre pour te remplacer mais je ne pense pas en trouver une qui soit à la hauteur de tout ce que tu as fait pour moi.
Elle, n’a rien à dire. Je devine pourquoi. Dani. Elle est plus forte que moi. Je ne peux pas lui prendre sa Cam. Même en amie. Surtout dans notre façon à nous qu’on avait d’être amies. J’inspire à fond son parfum pour emporter un peu d’elle avec moi. Je recule et nos mains se lâchent. Elle sanglote. Elle a l’air toute effondrée. Je souhaite bonne chance à Dani pour la consoler. Mais elle est solide. Elle est forte. Elle est courageuse. Elle est belle. Finalement, elle parle, c’est à elle que revient le dernier mot de notre relation :
- On a été si proche, Elin, que je te sens encore en moi. Tu fais partie de moi désormais. Nos chemins se séparent mais tu seras toujours dans mon coeur.
Annotations