Quand Laurie arrive, Carla reste un peu pour montrer à quel point elle a rattrapé son retard avec même un peu d’avance dans l’amitié qu’elle me porte. Je la raccompagne vers la sortie avant que ça dégénère en bagarre.

• Arrête Carla, tu vas l’exister, elle l’est déjà bien assez comme ça.
• Qu’est ce qu’elle est belle ! Tu as vraiment de la chance. Elle ne me fait pas peur même si elle devrait. Je suis une Clerc, je suis une Virein, elle, elle est juste une royale. Amuse-toi bien ma douce amie.

Carla vérifie qu’elle ne nous voit pas et me fait un petit bisou. En la regardant s’éloigner, j’essaie de ne pas rire parce qu’elle est la pitre avec des gestes obscènes. J’essaie de me rappeler à quel moment je lui ai plu et à quel moment elle m’a plu. Mais en fait, on s’est plues dès le début. Je me retourne pour faire face à Laurie qui fait :

• Wouaou… quel p… personnalité ! J’espère que ce n’est qu’une façade et qu’elle est fragile derrière tout ça parce que sinon je vais vite perdre une amie. Elle était pas blonde avant ?

Il faut mettre les choses au point. Sur un ring. Je les préviens :

• J’ai déjà perdu une amie, Camélia, je ne veux pas en perdre une autre. Et je ne veux pas non plus répéter le modus operandi de ma mère et de ses harems. Alors réglez ça entre vous. Vous avez le droit de vous giffler.

C’est ce que fait directement Carla à Laurie, surprise. Même moi. Personne n’avait jamais osé. Heureusement qu’on est entre nous. Mais Laurie ne réagit pas. Elle réalise, elle apprécie le moment. Elle aime ça je crois.

• Carla, tu ne peux pas gagner contre moi. Tu le sais. Alors pourquoi tu me frappe ? Ça ne sert à rien. Tu as déjà perdu. Alors pourquoi tu es encore là ?
• Je ne peux pas gagner notre guerre ni même cette bataille mais ma plus grande victoire, c’est de te voir souffrir.
• Tant mieux. Parce que j’adore souffrir. Ça me fait me sentir vivante, mortelle même. Fais-moi mal.

Carla arrête de sautiller en se protégeant avec ses poings. Elle baisse les bras et avoue :

• Non, je ne te ferai pas ce plaisir. Et tu es tellement jolie, je ne veux pas t’abîmer. C’est à Elin de choisir. Même si ce n’est pas moi. Surtout si ce n’est pas moi. Elin, je ne veux que ton bonheur.
• Regardez-vous. Vous êtes faites l’une pour l’autre. Je n’ai plus à essayer de récupérer Camélia, avoir des ennuis avec Dani et me mettre Rachelle à dos. En fait, c’est toujours moi le problème.