56 - baiser pour l'humanité
Cette après-sieste post lunch, on se retrouve à mi-chemin, à l’École des Arts de Izzy et on évite la salle trop bruyante des arts numériques pour discuter dans le calme de la galerie d’exposition des peintures, des sculptures et des photographies.
- Tu as toute une meute autour de toi.
- C’est génétique, c’est mon côté harem. Comme toi, tu es une Dana augmentée avec tous tes statuts étranges. Tu es un vrai aimant à spiritualités. Pas étonnant que Camélia soit avec toi, elle est ton cerbère occulte. Tu es une élue d’un nouveau genre avec une âme pure et simplifiée. Mais qui es-tu au fond, vraiment ?
- C’est ma grande quête, sans jeu de mots.
- Si j’étais une sorte de gourou, je pourrais te dire je suis là pour répondre à ta question existentielle et que je vais faire de toi une vraie humaine. Peut-être même que je n’existe que pour ça, et que c’est ma mission, dans ton tome VII. Mais en fait, c’est juste tout ce que tu vis et c’est ton environnement aussi qui fait de toi qui tu es. Parce que tu es, Danielle.
- Arrête de jouer les Greta. On se pose toutes plus ou moins les mêmes questions, même toi. Mais on était faites pour se rencontrer. On a des liens communs. Camélia. Rayane. Adé et son tome VII. La liste est longue.
On s’arrête devant une grande toile, une scène de bataille avec plein de personnages.
- Que des garçons. C’est troublant, vu de notre ère. Nous on fait l’amour, eux ils font la guerre. Dani, toi et moi, on n’est pas que des produits du renseignements. On a su se démarquer. To be or not ? To be, that is the question. Être ou ne pas être ? Être, telle est la question. On a avalé la pilule rouge. Il s’agit toujours du même choix.
- Je t’invite en première lecture à ma prochaine Messe à Sainte-Claire. C’est le genre de réponses que tout le monde va chercher là-bas.
Elle va pour parler mais ses lèvres se posent sur les miennes. Je ferme les yeux. Surprise. Mes mains trouvent les siennes. On se colle l’une contre l’autre. Et on ouvre nos bouches pour se mélanger. Se connecter. Dans un long baiser langoureux. À s’échanger nos fluides plutôt que de regarder nos âmes dans un simple regard. Nos corps vivants s’expriment et échangent. On ne sera plus jamais les mêmes après ça. Ce n’est plus une quête. C’est une conquête. Une petit bisou pour une clone. Un grand baiser pour l’Humanité.
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