62 - pendant l'office
C’est au tour de Isa Love de venir m’en parler.
- Elle est dans la salle de l’Ordre, Laguna City Station. Je te donne les accès.
- Vous vous inquiétez pour rien. Elle va bien. Et je ne suis pas une sauveuse, je n’ai pas de pouvoirs occultes.
- L’Invisible ne peut plus rien pour elle. C’est là que tu interviens.
Me voilà donc dans cette grande salle froide et sombre. Brigitte est là, debout devant un grand +.
- Elles ont toutes peur que tu disparaisses. Comme Simone ?
- Elle était la première, elle a donné la voie, des chevalières de l’Apocalypse. Elle avait même inscrite toute la procédure sur elle. Ce n’était pas que des tatouages. Elle n’était pas que ma partenaire sur le court ou dans la vie. On a même eu des enfants, un garçon et une fille. Elle a porté Boris et j’ai porté Sabine. Mais je voyais déjà Izzy à l’époque. Alors Sabine n’a rien à voir avec Simone. Ça a dû jouer je pense.
- Boris. Il m’a envoyé un message. « Please save my mum. » Il ne veut pas en perdre une autre. Il faut que tu m’aides, à accomplir ma mission.
- Ça dépend de toi. Laisse-moi te regarder.
Elle s’approche avec sa main en l’air que je prends pour la redescendre. Elle continue d’avancer, je recule. Si je m’arrête, je perds. Je ne peux pas éviter toutes les colonnes. Alors quand je suis plaquée contre l’une d’entre-elles, elle m’embrasse. Ça ne me fait rien. Par contre, elle, semble toute perdue, émerveillée, soulagée, heureuse. Mais…
- Je ne peux pas être ta copine, Bri. J’ai une vie, mon existence appartient déjà à plein d’autres. Tu ne peux pas toutes nous voler. Je ne suis pas là pour te sauver, je suis là pour te stopper, dans tes délires.
- Peu importe Dana. I saw your soul glow.
- Moi aussi j’ai vu ton âme Bri. Yeh !
Elle me regarde, étonnée et on se met à rire. Elle se détend.
- We are friends. Just friends.
J’approuve par un signe de tête. Et puis le doute s’installe. Est-ce de l’amitié ? Ce n’est pas sexuel. Ça vient pas du cœur. Ce n’est pas une illusion de l’esprit. On inspire, on expire. On se tient les mains. Je pose mon front contre le sien. Elle me tire vers elle, je passe d’une colonne à elle, elle est ma colonne. On se retrouve devant son grand plus.
- Tu ne vibres plus ?
- Jamais pendant l’Office.
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