65 - chaude et sucrée
On marche dans le Parc Zen autour de l’École des Arts.
- J’ai vu la Reine. Elle veut que je t’enfonce ton brisim dans le…
- Elle a l’air tendue, non ? Avec toutes ses responsabilités…
Je m’arrête pour regarder les libellules bleues sur les nénufars. Brigitte en profite pour me prendre la main et poser sa tête sur la mienne. Ses cheveux noirs se mélangent à mes cheveux rouges.
- Avec toi je me sens moi. En dehors de mes rôles sociaux. Et je te vois toi. Une grande brune sûre d’elle, audacieuse, mais un peu dépassée.
- Et si on disparaissait ensemble quelque part ?
- Mauvaise idée. Tout le monde prendrait ça pour un suicide qui se propagerait comme une épidémie mortelle. Notre civilisation est fragile.
- À tel point qu’on a besoin d’une Reine, de la Couronne de la planète 3, dans l’ère 4. Les chiffres ne correspondent pas.
- Le 3 et le 4, ça me parle, je suis GC34.
Et on erre, main dans la main, jusqu’à se poser contre un arbre pour un petit câlin. On oublie, on s’oublie, l’une dans l’autre. Elle en rougit, elle en suffoque, sans ses artifices, juste avec mes doigts et ma langue. Le temps passe si vite auprès d’elle. Je dois la relever de ses émotions. Elle reste sans voix, elle savoure, l’instant. Et on se rend compte que ce qu’on vit est important. Mais on a nos existences respectives. Une vie commune n’est pas possible. En attendant, c’est juste une aventure.
- Dani, je suis prête à tout quitter sur le champ pour vivre avec toi.
- Bri, moi aussi, mais… autant simplement vivre le meilleur de nous ensemble sans avoir à s’imposer le reste. On peut rester nous-même et s’aimer quand même. Personne n’a à se sacrifier pour l’autre.
- Moi je suis libre. Je n’ai pas vraiment de régulière. Dès que c’est fini avec ta Cam, sache que je suis là.
- Dès que tout ça est fini, au pire à la prochaine ère, on verra si on est encore disponibles l’une pour l’autre, et si on s’aime encore.
Je la relève et on rentre, main dans la main, je lui fais une grosse bise sur la joue, elle me sourit et me regarde avec amour et complicité. Elle a l’air d’aller mieux. Elle n’est plus une menace pour la Couronne. Elle est revenue dans la Lumière. Sa poitrine a l’air de briller, elle s’éclaire de tout l’amour qu’elle a en elle. Il y en a un peu pour moi. Je ressens aussi cette chaleur dans mon cœur. Une sensation douce et rassurante qui descend jusque dans mon ventre. Je plonge mon visage dans son cou pour inspirer en moi un peu de son odeur. Elle est chaude et sucrée.
Annotations