83 - en penchant la tête

2 minutes de lecture

On doit se concentrer pour ne pas fusionner.

  • Je suis Dana la rousse, le clone adoubé.
  • Je suis une Greta ordinaire.
  • On est des x du Vatican planquées dans la Cousine du Palais de Laurie.

Inquiète je suis. Je ne sens plus sa présence. On arrête de rire.

  • Je le sens aussi, qu’elle n’est plus là.
  • On a bien merdé sur ce coup là.

Mais en fait non. La Princesse Laurianne est juste en train de se compromettre, au fond de la forêt avec Brigitte. Ouf. Je me reconnais mieux, dans le miroir, avec mes cheveux rouges et mon dress code à carreaux. Elin rayonne elle, tout en blanche, elle est royale, entre autres.

  • Mais c’est toi la plus titrée, Dani L. avec toutes ces lignes sur ton ID.
  • Je ne suis que Marquise et tu es Duchesse. C’est toi qui gagne, Elin.
  • Il n’empêche. C’est moi qui suit dans ton annexe.

J’ouvre les yeux. C’était un rêve. Une hallucination. Je regarde les mégots dans le cendrier. Une tige bleue, une tige blanche, une tige rouge. Une ange blanche dort à mes côtés. Elle a l’air paisible. Je la bouscule, elle sort de son sommeil et je lui demande :

  • Elin, dis-moi quelque-chose de méchant et de vrai, là, tout de suite.
  • Tu es une clone ratée, une copie non conforme.
  • Toi tu es une mélangée de deux lignées aussi sales l’une que l’autre.
  • En fait, Elin, tu es unique et pure, en fait, tu es toi, tu es si belle, si parfaite, comment ne pas t’aimer, quels que soient tes défauts.
  • J’aimerais pouvoir, en dire autant de toi.

Je reçois un coup d’oreiller sur la tête et on part en fou rire avant de se faire un gros câlin et de s’endormir à nouveau l’une contre l’autre. Quand je suis contre elle je me sens chez moi, à ma place. Quand je me réveille elle est toute propre, droite et prête en train de paramétrer son monor blanc. Pourquoi j’en ai pas un moi aussi ?

  • Parce que ton titre royal est honorifique, pas le mien. Je dois aller à Sylvania rendre compte à la Reine Clémence. Elle m’a convoquée.

Elles vont parler de moi. Je le vois dans son regard. Doux, protecteur. Je me retrouve seule ici et je ne suis pas chez moi. Je n’ai plus de chez moi. Ni-même à Votre-Dame parce que je suis une Clarisse Principale de Sainte-Claire. Pas de Rayane aujourd’hui, juste une grande blonde qui traîne sous la nef, digne et chic, elle me regarde en penchant la tête.

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