99 - Bri - absolu de douceurs
Pendant le travail, je sors traîner autour du CMS. Je vois passer une jolie blonde à vélo, elle s’arrête au bord d’une marre et semble s’affairer avec des instruments de mesure. Je m’approche et je la reconnais :
- Danielle ? Tu viens jusqu’ici ?
- Bri ! Oui. Ici c’est particulier. La nature a cessé de suivre le programme. Elle fait autre chose mais c’est stable. Elle réécrit son histoire. Comme nous. Tu peux m’aider ?
Et nous voilà à patauger pour faire des relevés. Je l’invite ensuite à venir se laver dans mon service. Après sa toilette, elle visite, curieuse de mes travaux. Elle a l’air intriguée par mes posters pédagogiques.
- Tu veux essayer les nouveaux modèles ?
- Je ne pense pas que Elin soit en état de vibrer autant.
- Il y en a que tu peux tester en solo. Je te montre ?
Elle hésite, rit, réfléchit et sourit. J’obtiens sa timide approbation. À mon tour de lui imposer des travaux pratiques de mon domaine de prédilection. Mes gestes sur elle ne sont pas très médicaux mais elle se détend et se laisse faire. Je la sens apprécier les nouvelles sensations proposées. Entre deux spasmes, je la retiens pour ne pas qu’elle tombe. Sa conscience est partie dans un autre monde. Elle revient à elle, toute rouge, toute transpirante.
- J’ai besoin de prendre une douche maintenant.
- Je vais te laver, si tu me le permets.
On passe à des choses plus naturelles sous la pluie chaude qui nous enveloppe le corps et l’esprit. Elle se laisse pleurer de plaisir, ici personne ne peut voir ses larmes couler, même pas elle. On ressort de là en état second, hagardes, encore sous l’emprise des vagues qui nous ont traversées. Finalement elle arrive à reprendre ses esprits :
- Les résultats des analyses sont à surveiller. Je dois faire des mesures tous les jours. Je peux repasser demain ?
Voilà, notre rituel est en place. C’est avec une autre, une nouvelle, une vraie motivation que je vais venir au travail. Je ferme les yeux et je fais la liste de mes nouveaux orgasmes locaux dans la banlieue de mes plaisirs avec Izzy, Victoria, Greta et maintenant Danielle. Elles me paraissent tellement plus importantes que toute ma vie d’avant. C’est tellement loin de mes carrières dans les trois « s » : le sport, le spatial et la spiritualité. Loin de tout ça, j’atteins ici l’essentiel, le primordial, dans la banlieue de l’ère 4, une Humanité faite d’un absolu de douceurs.
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