113 - je crois que oui

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Elin mange normalement et contrôle son transit. Elle nous parle dans sa langue étrange, on ne reconnaît que nos prénoms, Dani et Misha. Il est temps qu’on la mette à l’école avec les autres bébés. Bri est là, en tant que psy ou un truc du genre :

  • Préparatrice mentale. Il faut les préparer à tout mais surtout à rien.

En une matinée elle a cerné la personnalité de notre bébé autoclone :

  • Tu vois la petite brune avec qui elle joue ? Elles ne se quitterons plus. Amies à vie, pour l’éternité. C’est pas plus compliqué. Leur relation est bien différente des nôtres. Elles ne sont pas sexuées, ni sexuelles. Je ne peux rien pour elles, dans ce domaine je suis hors sujet ici, pour bien longtemps. Il faut au moins que j’attende qu’elles rentrent au lycée mais il n’y en a pas ici. Tout se passe au Port. Des fois je me dit qu’on m’a mise ici pour éviter de nuire. Mais je ne fais que sublimer ce qu’on sait toutes bien faire sans mes gadgets. Izzy à bien plus sa place que moi ici, elle leur fait découvrir leur sensibilité artistique. Elle est douée, elle a du talent, mais ce que je préfère en elle, tout ce qui m’intéresse, c’est de lui bouffer le cul et la faire crier. On a toutes nos priorités, vitales.

Je rentre vers la mienne, pour la distraire et la sortir de son jardin mais elle me retient dans la serre au milieu de ses fruits où elle goûte à une fraise avec un peu de mon lait.

  • Danielle, quel est ton plus grand cauchemar ?
  • De te perdre, de voir débarquer Camélia, de devenir moi. Ici et maintenant, j’échappe à tout ça. Je me définis, tu me définis. Mischa et Danielle. Danielle et Mischa, et leur fille, Elin, 2, et leur amies Greta, Victoria, Brigitte, Izzy. Et Pauline, j’espère qu’elle ne va pas nous imposer son Auguste, je l’ai eu comme prof en GC34, il me regardait bizarre.
  • Je n’ai jamais vu un seul garçon ici. Ils n’ont rien à y faire. Elle va se le garder pour elle toute seule au Port, pour préserver les Suburbs, la banlieue d’une civilisation en décroissance, en train de s’éteindre, doucement, dans l’éternité.

Elle me relève pour que je l’aide dans ses travaux de jardinage. On se prend vite au jeu. Le temps passe plus vite. La nuit nous chasse à l’intérieur pour une grosse toilette et un bon souper avec les légumes du jardin. Quelque chose nous manque tout de même.

  • Elin, elle a voulu rester à l’école. Tu crois qu’elle va nous oublier ?
  • Moi aussi j’ai abandonné mes parents. Alors je crois que oui.

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