118 - Bri - fantômes de l'Ouest

2 minutes de lecture

J’arrive à l’école, je me demande comment les enfants vont réagir dans leur activité sportive, je dois leur apprendre le goût du jeu et de la victoire, battre l’autre et ensuite le laisser gagner. Mais je sens comme un malaise. Je me sens épiée. Je m’arrête. Dans la cour les enfants vont et viennent sauf une, immobile, qui me regarde de loin. C’est flippant. C’est Elin. Ça me glace le sang. Demi-tour, je ne remettrai plus les pieds ici tant qu’elle sera là. Je vais traîner au CMS. Énola est là, elle m’attend à mon bureau :

  • Elle te fait peur ? Moi aussi. C’est une vraie sorcière, dans son genre.
  • Elle se tise un réseau. D’abord une copine, ensuite Greta et ces regards noirs qu’elle me lance genre « tu es la prochaine ». Tu es dans le coup toi aussi ?
  • Nous on ne craint rien. N’oublies pas que tu es le Pôle Sud. Elin a besoin des deux pôles pour s’orienter dans son histoire.
  • En venant ici je pensais échapper à toutes ces forces occultes. Finalement, les Suburbs ne nous protègent de rien.
  • Si, de nous-mêmes.

Et elle disparaît. Et Greta fait irruption :

  • Mince ! Je l’ai encore loupée.
  • Quel est mon rôle dans cette histoire ?
  • Je ne sais pas. Rien est écrit à l’avance. Nous ne sommes pas prédestinées. Nous sommes maîtresses de notre libre arbitre. Et tu es forte, Brigitte, tu peux affronter tes peurs.

Je rentre à la maison retrouver Izzy qui prépare des gâteaux pour l’école. La météo change. Le ciel s’assombrit. Il pleut. Et devant moi quelqu’une se dresse, en obstacle à ma trajectoire, face à moi. Adé ? Elle a changé de look, brune aux cheveux courts maintenant, on dirait un garçon.

  • C’est ton chapitre, Bri, tu es de retour au 118.
  • Les Suburbs sont bien mal fréquentés aujourd’hui.

Je fonce sur elle, je la frôle, je la passe et je retrouve le beau temps au dessus de mon foyer. Je ferme la porte derrière moi et je souffle. J’inspire les odeurs sucrées de la cuisson des pâtisseries en cuisine. Izzy vient m’accueillir avec un gros câlin. Je me sens si bien dans ses bras.

  • Tu viens goûter ? C’est prêt. Il y a 7 parfums différents. Il y en a un exprès pour Elin, elle a l’air bizarre en ce moment, il lui faut du réconfort. Toi aussi tu as l’air tendue.
  • Elin me paraît menaçante et je viens de voir deux fantômes de l’Ouest.

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