123 - Bri - cœur en paix

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C’est incroyable. C’est comme si la civilisation était mise à l’abri avec nous 6, les filles de la tribu Grevi Brizy Dasha. On a le Pôle Nord avec la mère de la Reine, moi avec la reine des arts, la multiple Danielle et son arme secrète, Misha. Un début et une fin. Je ressens tellement de respect de reconnaissance envers L5. Je les M. C’est donc de bonne humeur que je vais relever le courrier à la boîte qui dresse son drapeau rouge. Mais tout s’assombrit en rentrant où une lettre m’interpelle. Je l’ouvre et je trouve la nouvelle ID Card de Izzy.

  • Résidente temporaire. Qu’est ce que ça veut dire ?
  • Je ne suis pas aussi importante que vous toutes, les réfugiées de l’Humanité. Et je dois encore superviser l’École des Arts, de loin.
  • Donc tu es libre, de circuler. Pas nous. On ne peut pas retourner à l’Ouest. Toi si.
  • Il n’y a pas que moi. Ta copine Misha aussi je pense.
  • Non, elle fait parti du paysage, elle appartient aux Suburbs.
  • Baliverne. Toi tu sais quelque chose. Elle est trop belle pour être vraie.
  • Laisse tomber, c’est un truc de réfugiée. Tu n’es pas habilitée.

Mais on arrête de discuter car nos bouches sont prises l’une sur l’autre. Elle me murmure à l’oreille un truc du genre « mets moi un coup de turbo ». On va bien voir qui part en premier. On se retient pour supporter encore plus l’intensité du plaisir qui nous traverse dans notre éternité à l’arrêt dans l’absolu de notre amour bestial. Quand je reprends connaissance, j’ouvre les yeux sur son beau visage qui dort encore. Je m’approche pour lui voler un bisou. J’ai une impression de déjà vu. Ça y est je me rappelle, de notre premier baiser. Après une compétition de sport, dans le gymnase à Russell, on s’est battues. Je l’ai terrassée au sol, inconsciente. Tout a basculé. J’ai eu peur. De la perdre. Je me suis jeté sur elle pour l’embrasser. Ça l’a réveillée. Elle m’a embrassé à son tour. Et puis on s’est embrassées. Et toutes nos différends se sont évanouis. On n’avait même plus rien à se dire. On était juste gênées et troublées. On s’est relevées en laissant notre haine au sol. On a réajusté nos tenues et puis elle est parti, pas trop loin, pour s’arrêter, se retourner et me tendre la main avec le plus doux des sourires. J’ai accepté l’invitation quand ma main a été attrapée par la sienne, un grand soleil a réchauffé mon cœur, son amour pour moi, mon amour pour elle, il ne se sont jamais éteints depuis. Notre haine est morte au combat sur un terrain de sport pour laisser place à la force de la passion qui nous unie depuis le début et qu’on a su transformer pour le bonheur de notre cœur en paix.

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