129 - Meg - que j'y crois

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Assise sur le banc on regarde le champ de bataille, nos armes abandonnées au hasard sur le sol, avec leurs munitions. Je me sens vidée et libre, encore essoufflée et en sueur dans ma nouvelle peau, dans mon nouveau corps, avec mon nouvel esprit et ma nouvelle, âme. J’écoute comme la première fois, ou la dernière fois je ne sais pas, sa bonne parole :

  • Juste avant ta défaite et ma victoire, j’ai planté des graines. Tu les as arrosées de tes larmes. Une jolie haie d’arbustes va pousser pour nous protéger du vent de l’océan, celui-là même qui amène avec lui les âmes espionnes de notre sacré éternel. Ne sens-tu pas leur souffle lorsqu’il n’y a pas de vent ?

Sur cette dernière phrase alexandrine comme une révélation je comprends que j’y suis, qu’elle m’y voit, de l’autre côté de la page, au chapitre suivant où je suis déjà. J’ai toujours envisagé par vie en livres et maintenant que c’est fini ça recommence encore mais cette fois-ci personne ne pourra me lire à part des fantômes errants dans d’autres mondes que le nôtre qui n’est visible que de très loin et invisible de très près, surtout lorsqu’on est dedans, comme sa langue dans ma bouche d’un baiser solennel qui clos la cérémonie de passage à l’âge éternel. Elle est belle. Elle est bonne. J’ai bien fait de vouloir lui ressembler pour mieux l’absorber, pour être elle à sa place, pour la toucher en me touchant. C’est peut-être à ça que ressemble la fusion. Mais je suis plus troublée qu’elle, avec sa force inaliénable d’un Pôle Sud qui tire sa force d’un Pôle Nord. Alors qui suis-je, moi, au milieu, le noyau de leurs attirances ? Son désir et sa passion s’orientent comme une boussole et je suis en plein sur sa trajectoire où je sens la force de la vie tournoyer en moi, je tourne et je me noie dans vortex qui m’entraîne dans un trou, noir, là où l’orgasme n’a pas besoin de lumière, lui qui est sensible à bien d’autres ondes comme celles de ses jouets qui fait vibrer la jouissance de chacune, seule ou bien accompagnée dans ces trio de couples qu’elles forment, moi qui vient parmi elles comme un septième jour, éternel, pour qu’elles se reposent enfin, pour qu’elles se reposent en paix.

  • Alors ça y est, j’y suis ?
  • Tu y es depuis le chapitre précédent, Megan H. Your turn.
  • My turn.

Je lui dis comme un « amen » parce que c’est ma religion et que j’y crois.

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