134 - Meg - et à moi

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On a la visite de Pauline, qui vient voir comment je suis bien installée, définitivement apparemment, d’après ce qui se dit. Elle a l’audace de venir avec son Jules, Auguste qui découvre les lieux, il n’a pas l’air à l’aise en extérieur, c’est un rouquin fragile, le fameux professeur controversé, je ne l’ai pas eu au lycée, il faut dire que j’y suis allé très peu et je ne m’intéressais pas à la littérature à l’époque. Il sait sûrement qui je suis mais impossible de me reconnaître aujourd’hui.

  • Et voilà Megan H, la nouvelle arrivante.
  • Megan… Honnest, vraiment ?
  • Oui, avec deux haines, c’est moi. J’ai un peu changé. Pas vous.
  • J’ai été votre professeur ?
  • Non, j’étais en sciences, c’était à la mode, à l’époque. Mais super ennuyant, barbant même. Géologie. Forces telluriques. Immortalité.

Et il passe à une autre. Il y a de quoi faire ici. Comment elle a fait pour lui mettre lui faire goûter sa grappe ? Lui mettre le grappin dessus plutôt :

  • J’ai été son élève. Je l’ai bien chauffé à l’époque. Quand on s’est recroisé, il était mûr, à point. Et moi aussi d’ailleurs. Tu es sans doute une légende pour lui. Alors n’en fait pas trop.

Elle a pas dit « pas touche ». C’est bizarre, je n’ai pas l’air de l’intéresser. Mais après tout, je ne suis plus celle d’avant. Elle doit bien le satisfaire, il a l’air vidé de sa substance. Misha mais une ambiance de folie dès que le crépuscule avec de la musique et des lumières, des flash et des lasers. Je me réfugie sur une table à l’abri de la fête pour manger mon sandwich aux oignons. Ça pique à me démonter la tête, j’adore. Auguste vient se réfugier en face de moi. Il a pas l’air net.

  • Fallait pas goûter à tous les cocktail.
  • Un seul m’a suffi. Alors, la littérature, c’est fini ?
  • J’ai épuisé tout mon imaginaire, je viens me ressourcer en vécu, ici.
  • En V ou en…
  • Bouffe mon oignon, ça va te remettre les idées en place, et le reste aussi.

Il se met à rire. Moi aussi. Mais il me prend ma bouffe et croque dedans. Un instant après, il tousse à me recracher au visage. Trop fort pour lui. Très romantique comme rencontre. Je cours chercher Pauline.

  • Quoi ?
  • Je crois que j’ai tué ton mari.

Juste empoisonné. Il doit être allergique aux légumes, et à moi.

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