141 - Meg - nos anatomies complémentaires
Je suis l’aspirante H. Je supervise la localisation des bateaux sur les radars, leur identification, leur statut, leur direction, leur destination. Il y en a un qui n’est pas pilotable à distance alors je l’appelle.
- Cosma, Cosma from EPC. Turn to 2.8.0. slow down to 15 to green tag.
- EPC from Cosma, confirm. 280/15.
Il est sensé se signaler à la balise verte pour passer en automatique. J’aurai une alerte sinon. Le plus dur, c’est quand ils ne répondent pas ou quand ils sont anonymes. Là, il faut envoyer l’intervention. Une autre aspirante vient prendre le relais. Je lui passe les consignes et je sors de la salle opérationnelle pour aller en vigie retrouver Capitaine Pauline qui surveille les arrivées en visuel et aux jumelles. Je dois attendre le tuilage des relèves. Je regarde ma montre. J’attends qu’elle regarde dans ma direction et je lui fais des signes pour lui dire que je rentre l’attendre dans son appartement de fonction. Elle valide par un clin d’œil. En rentrant à pied par les interminables escaliers, je me rends compte à quel point c’est valorisant de se sentir utile. Il y a matière à fiction ici mais je n’écris plus. Je préfère rester dans le réel à naviguer sur les courbes chaudes de Pauline à recevoir ses vagues de plaisir qui ponctuent nos journées. Quand on sort de la ZOPS, la zone opérationnelle, c’est risqué, on peut toujours faire une mauvaise rencontre. Je croise Adé qui ne me reconnaît pas, mon uniforme me cache et je ne suis plus la blonde aux cheveux bouclés qui apparaît sur mes ausweis périmés. Elle s’arrête alors je file hors de sa vue avant qu’elle ne me localise. Je sors mon monop pour rendre compte à Pauline. J’attends ses consignes qui arrivent vite. « Change-toi à l’appart. Évacuation Suburbs, je te rejoins là-bas. » Je l’attends au bar avec mes beaux cheveux noirs enfin libres sous la brise. Misha me prépare un cocktail. Pauline arrive et explique :
- C’est moi qu’elle venait voir, à la sortie de ma relève. Elle continue ses chapitres de l’annexe mais c’est devenu poétique, elle ne voit rien ou pas grand-chose, juste que ça vient d’ici.
- Quand je l’ai croisée, elle s’est arrêtée. Elle a senti ma présence.
- Je bloquerais bien son accès au Port mais elle enverrait ses Warrior Nuns à sa place. Mieux vaut avoir à faire à elle. Mais sur son terrain. On va aller faire un tour à Sylvania. Avec nos identités de travail.
Mais avant on passe un ou deux jours à se détendre chez moi où elle a emménagé, loin des affaires que Auguste a laissé chez elle, comme des vestiges ou des trophées abandonnés d’une autre ère qui ne compte plus. Avec Pauline, c’est de plus en plus fort. On en est passé aux outils adaptés à
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