156 - Meg - sa friandise

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On a besoin d’une bonne douche après ça, et de changer les draps de son lit aussi. Elle en rit :

  • On en a mis partout. C’est comme si on avait fait l’amour.
  • C’était bien mieux que ça, bien plus que ça, Estelle. Merci.
  • Je suis pas si intelligente Meg. Je comprends pas tout ce qu’on se dit ni tout ce qu’on se fait. Et je m’en fiche. Tant que ça te plaît, ça me va.
  • Comment tu peux être aussi parfaite pour moi ?
  • Les contraires s’attirent, le pôle nord et le pôle sud, la jolie blonde intelligente avec la brunette basique, c’est une des règles primaires de la vie éternelle. Toi et moi, on est en plein dedans. Dans l’amour éternel. Celui qui ne s’éteint pas. Celui qui ne se trahi pas. Amies pour tout jour, tous les jours, toujours. Ta prose déteint sur moi, tout comme tes fluides.

J’ai la sensation de tromper Pauline. Comme j’ai failli la tromper avec son homme, Auguste, que j’ai faite fuir, à qui j’ai volée Pauline, ou plutôt sauvée de ses griffes coupées. Je suis dans une spirale de trahison en commençant par Megan Honest que j’ai transformée en moi. Qui d’autre je vais trahir maintenant ? Estelle ? Et qui suis-je en uniforme avec mes deux médailles gagnées au combat du large où les âmes perdues viennent se noyer ? C’est ce que je raconte à Pauline, confession sur l’oreiller après nos ébats quotidiens. Encore essoufflée et en sueur elle me répond :

  • Il y a du vrai, dans ce que tu dis. Il n’y a même que ça. Et même plus. La fidélité n’est pas liée à l’acte, Meg. Je considère que dès le premier fantasme non assouvi, on est déjà dans le péché, en pensées, en paroles, en actions et en omissions. On en est toutes là mais on est ensemble toi et moi, non ?
  • Si. Oui. On est l’une à l’autre, d’une façon ou d’une autre.
  • De mille façons et bien plus, Megan H, qui que tu sois, honnête ou pas, je t’aime, petite tempête nocturne, tu bouleverses mon âme par mon corps, mon esprit et mon cœur. Je suis tellement heureuse de connaître la vrai Megan et pas sa fumeuse légende d’autrice perdue dans ses fictions. Tu as trouvé le vrai toi, au risque de disparaître et tu me l’offres tout entière. C’est le cadeau le plus absolu que tu me donnes et que je reçois.
  • Pauline, je te promets de tout faire pour être et rester l’absolue que je suis pour toi. Je le suis, je le serai ou je ne serai pas. Je ne peux plus me définir sans l’amour que j’ai pour toi. Je t’appartiens.

Je lui montre sa bague autour de mon doigt et je plonge ma main entre ses cuisses pour lui faire sentir le froid du métal au plus profond d’elle-même. Elle en écarquille les yeux, surprise de gourmandise, je suis sa friandise.

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