158 - Meg - l'une de l'autre
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Nos bouches se trouvent pour quelques caresses. La machine crépite et nous fait sursauter. Rafale de trois. On s’approche.
- 666. Ça va être long comme apocalypse.
Danielle me regarde, outrée, en riant presque.
- C’est toi qui a fait ça. Je le sais. Je le sens. Qu’est ce que tu fais d’autre ?
- Je fais vivre le déluge à Adélaïde. Sa péniche est en train de couler.
- Méchante petite fille. Et tout ça sans les mains.
- Mes mains, elles sont dans les tiennes. Sans l’alpha je ne suis rien.
- Je ne suis plus l'alpha. La Nature nous l’a montré, avec Elin, c’est le début de la fin. On peut déjà écrire ce chapitre.
- You turn. Je ne vais pas squatter ton annexe jusque là.
- Je ne suis pas encore prête. T’as qu’à la refourguer à Bri ou en trouver une autre. Allez, viens, on sort de là.
Elle me tire par la main et on rejoint les filles dehors où elles se sont assises au milieu des rosiers. Pauline a des choses à nous dire :
- On attend plein de choses de nous toutes, chacune. Mais on ne doit pas en tenir vraiment compte. On sait toutes ce qu’on a à faire et à donner et on ne fera pas plus, pas moins. Si il y a un sens à tout ça, il est au fond de nous. Quand je suis arrivée à l’Est, je n’en attendais rien. Je n’en attends toujours rien. Et vous savez quoi ? Il m’a quand même tout donné. Et quand je parle de tout, c’est de vous toutes. Aimons-nous les unes les autres comme Greta nous a aimées.
Pauline et Misha continuent leur tour de jardin. Dani me reprend la main et on part en sens inverse.
- Alors, comment va Estelle ? Moi aussi j’ai eu une Estelle. Maintenant je suis avec. Misha. Et toi, tu vois les choses comment ?
- Je suis liée à Pauline pour toujours.
- Moi aussi je l’étais avec Elin, jusqu’à ce que la mort nous sépare. C’est ce qu’on dit quand on reçoit l’anneau, non ?
- Pauline me l’a déjà fait promettre, si elle disparaît, d’être avec Estelle. Mais Estelle n’est pas facile, elle n’est pas prête non plus. Je la sens pas.
- Et moi, tu me sens ?
- À chaque fois que je relis le début de l’annexe.
- Je ne suis plus celle du début.
- Moi aussi ça m’a beaucoup changé. Je crois, qu’on a besoin l’une de l’autre.
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